Comment le numérique en santé peut améliorer la prévention pour les publics vulnérables

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Publié le 18/10/2024
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Après avoir détaillé différentes vulnérabilités (digitale, socio-économique, isolement médical), la deuxième édition de l'Observatoire de l’accès au numérique en santé* réalisée par Harris Interactive, a identifié trois défis - rassurer, personnaliser, accompagner - pour faire de ces outils un levier d'amélioration de la prévention.

Crédit photo : SIPA

Et si le numérique permettait aux publics vulnérables de mieux s’approprier les messages de prévention ? La mission ne paraît pas impossible à la condition de relever trois défis, selon l'Observatoire de l’accès au numérique en santé dévoilé par la Fondation Roche.

Le premier consiste à rassurer les Français sachant que 86 % d’entre eux comptent sur les professionnels de santé eux-mêmes pour les guider dans l’application des recommandations de prévention. « Le médecin reste l’un des principaux vecteurs de confiance pour conseiller l’usage des nouvelles technologies. Mais face à un temps médical disponible contraint, il pourrait être intéressant de valoriser le recours à Mon espace santé afin par exemple que les patients préparent en amont les visites de prévention aux trois âges clés de la vie, ce qui permettrait de cibler plus facilement les actions à mener », avance Stéphanie du Boucher, responsable Affaires publiques et secrétaire générale de la Fondation Roche.

Personnalisation des messages

Les deux autres préalables concernent la personnalisation des messages que facilitent précisément les nouvelles technologies mais aussi l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité dans la mesure où la moitié déclare n’avoir jamais utilisé le numérique pour sa santé. « Ce défi de l’accompagnement peut être relevé par la MedNum (coopérative nationale des acteurs de l'inclusion et de la médiation numérique) et la Croix-Rouge qui ont pour objectif d’acculturer les populations éloignées du numérique à des applications les rapprochant des services publics et de santé », poursuit la secrétaire générale de la Fondation.

Ces recommandations font suite aux résultats de l’enquête menée auprès de 3 000 Français sur la prévention et le numérique en santé, qui mettent en lumière une baisse de confiance dans le système de santé lui-même. Le sentiment de vivre dans un territoire sous-doté en professionnels de santé progresse de neuf points pour s’établir à 46 % tandis que l’allongement des délais pour obtenir un rendez-vous fait chuter le niveau de satisfaction (48 %, -18 points auprès des médecins généralistes ; 24 %, -15 points auprès des autres spécialistes et 32 %, - 13 points chez les praticiens hospitaliers).

Avec ce sentiment de dégradation continue, si le numérique en santé reste plébiscité pour la « prévention des épidémies » (78 %), il séduit moins dès lors qu’il s’agit d’obtenir plus rapidement un rendez-vous médical (76 %, - 6 points par rapport à 2021) ou de s’informer sur un sujet de santé (81 %, - 4 points).

Double peine ?

Les publics vulnérables – qui cumulent difficultés d’accès aux soins et éloignement du numérique – vivent quant à eux une « double peine », pour reprendre les termes de l’Observatoire, illustrée par différents facteurs : l’éloignement géographique vis-à-vis des praticiens (+2 à 3 points par rapport à la population générale) mais aussi plus mauvaise appréciation sur les soins reçus (seuls 69 % des « isolés médicalement » se déclarent satisfaits). De surcroît, montre l’étude, les profils « économiques » vulnérables se montrent plus fatalistes quant à l'efficacité des comportements de prévention sur leur propre santé, estimant que tout est joué d’avance (24 % ont cette perception contre 17 % pour la moyenne générale).

D’une manière plus globale, si 9 Français sur 10 estiment que les outils numériques sont indispensables pour favoriser l’adoption de comportements de prévention, la mise en place concrète des recommandations demeure, pour 44 % des personnes interrogées, une source d’anxiété qui peut être liée à la multiplication et à l’hétérogénéité des sujets. « Le numérique pourrait permettre de délivrer des messages ciblés en fonction des profils épidémiologiques et économiques des territoires », avance à nouveau Stéphanie du Boucher.

*L’Observatoire est porté par cinq partenaires : la Fondation Roche à l’origine de sa création en 2021, la Délégation ministérielle du numérique en santé (DNS), la Croix-Rouge française, 21, l’accélérateur d’innovation sociale de la Croix-Rouge française et de Nexem, et la Mednum.


Source : lequotidiendumedecin.fr