Brève

Michel Vicaire : "le nouveau décret n'impose pas le télésuivi au patient"

Par
Publié le 18/01/2018
Après avoir été invalidé par le Conseil d'Etat en novembre 2014 et suspendu, le télésuivi de l'observance chez les patients étant atteints du syndrome d'apnées/hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) par pression positive continue (PPC) a été réintroduit par un nouveau décret publié le 16 décembre 2017. Réaction de Michel Vicaire, le président de la FFAAIR, association de patients qui avait été à l'origine de l'annulation du précédent décret.
visuel apnée du sommeil

visuel apnée du sommeil
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Décision Santé. Que pensez-vous du décret publié le samedi 16 décembre 2017 prévoyant la réintroduction du télésuivi de l'observance thérapeutique ?

Michel Vicaire. Parlons plutôt de télésuivi car il y a beaucoup d'information transmises comme la pression d'utilisation, le taux d'apnée résiduel... Contrairement au décret qui avait été annulé par le Conseil d'Etat, celui-ci n'impose pas le télésuivi au patient, mais demande un accord signé de ce dernier avec le prestataire. Si l'accord n'est pas obtenu avec le patient, son observance continuera d'être relevée par le technicien à partir de la carte SD de la machine. La modulation du remboursement faite au prestataire incite devrait inciter celui-ci à rendre ses patients plus observants.

D. S. A part cela, quels sont les changements ?

M. V. Les changements effectués n'ont pas d'impact réel sur la prise en charge du patient qui ne doit subir aucun désagrément en cas d'observance moindre (article L 165- -1-3 du code de la Sécurité sociale). Au contraire, ces changements législatifs sont positifs : le télésuivi qui avait déjà lieu auparavant par le technicien tous les six mois devient automatisé.

D. S. Vous ne constatez donc aucune contrainte supplémentaire pour les patients ?

M. V. Le seul souci remonté par les patients provient des prestataires. Ceux-ci sont mieux rémunérés avec le télésuivi. D'où leur tendance à l'imposer aux patients et à leur faire croire qu'il est obligatoire. Ce télésuivi a un autre avantage en plus de la régulation en fonction de l'utilisation. Il permet de détecter les anomalies de fonctionnement de la machine, ce qui n'était pas forcément identifiable par le patient et qui ne l’était donc par le technicien que lors de sa visite. Si ce dernier repère une hausse anormale des apnées du sommeil, il s'en rendra compte immédiatement et contactera le professionnel de santé pour essayer de comprendre pourquoi les apnées augmentent.

D. S. Au final, nous n'y voyez que des avantages ?

M. V. Oui, au-delà du seul problème déjà évoqué avec le prestataire, le télésuivi apporte incontestablement beaucoup de réponses positives au niveau médical. Et ces améliorations du suivi médical seront d'autant plus renforcées par la télémédecine dans un avenir proche.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr