Récemment un confrère a été condamné pour avoir diffusé, via un réseau social très à la mode, le fruit de ses cogitations concernant un patient homosexuel qu’il avait vu. Cette affaire nous démontre que nous devons être très vigilants quant aux informations qui peuvent être diffusées par ces nouveaux outils de communication.
Dans l’histoire de notre collègue, il n’était fait aucune allusion à l’identité du patient consulté, mais les propos quelque peu homophobes ont déchaîné les passions de certaines associations. Bien entendu, tout praticien est en devoir de garder une certaine ligne de respect vis-à-vis de ses patients. Cependant, est-il nécessaire de le condamner à une interdiction d’exercice d'un mois ?
Si ce dernier avait fait allusion, dans une revue professionnelle, aux habitudes sexuelles du patient pour mieux appréhender une pathologie digestive aurait-il été poursuivi ?
Il est difficile de répondre à ces questions, mais ce fait divers doit nous obliger à modifier notre comportement :
- le recours à des réseaux sociaux expose les médecins à un partage d’information avec de très nombreuses personnes ayant des obédiences et idées très différentes des leurs. Aussi, cette affaire doit nous conduire à restreindre l’accès de son propre compte (en changeant son nom par exemple) pour éviter un tel désagrément ;
- divulguer de telles informations par le biais de médias professionnels (notamment par le net) risque également de provoquer des levées de boucliers. En effet, la consultation de certains de ces portails professionnels ne nécessite pas nécessairement d’identification professionnelle. De ce fait certaines personnes risquent de tirer profit de ce manque de confidentialité pour diffuser certains messages de manière détournée.
Internet est un outil très performant, mais qui peut également desservir les professionnels de santé si son utilisation n’est pas effectuée de manière « intelligente ».
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