Aude Vandenbavière a eu la chance de faire partie des 30 % d’internes en médecine générale ayant pu réaliser un Saspas (stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée). « Je trouvais injuste que mes autres co-internes ne puissent pas forcément accéder à ce type de stages, car c’est vraiment celui-ci qui m’a permis ensuite de me lancer dans mes remplacements et d’être à l’aise », explique-t-elle.
Pour son travail de thèse il y a deux ans, l’interne bordelaise décide donc de se pencher sur le recrutement des maîtres de stage universitaires. Elle s’aperçoit qu’il n’existe pas vraiment de sites Internet regroupant toutes les réponses aux questions que peuvent se poser les généralistes sur la maîtrise de stage. Sujet dans l’air du temps, Maëlle Kostuj sur Nice et Emna Zarrad sur Paris, dans le cadre de leur thèse, travaillent elles aussi sur des sites d’information et de « recrutement » à destination de futurs MSU. « Nous avons fait un travail de collaboration toutes les trois, et comme je suis arrivée après, j’ai pu bénéficier de leurs travaux », explique le Dr Vandenbavière. Elle reprend donc le site web de Maëlle Kostuj : www.medecinmsu.fr qu’elle va extrapoler et auquel elle va intégrer les vidéos créées par Emna Zarrad qui répondent aux différentes interrogations sur le stage ambulatoire.
Deux fois plus de MSU
« Du coup, mon travail de thèse s’est concentré sur la diffusion du site Internet en Aquitaine pour tous les moyens possibles. » Elle fait donc connaître medecinmsu.fr grâce aux différentes institutions du département : l’Ordre, l’URPS, le département de médecine générale, le collège des généralistes enseignants, la fédération des maisons et pôles de santé, certains syndicats. « Nous sommes aussi passés par les réseaux sociaux car cela permet de toucher une autre tranche de la population plus jeune », souligne-t-elle. Après une diffusion d’un an, le travail porte ses fruits puisqu’en septembre 2017, le département recrute 65 nouveaux MSU, « le double des années précédentes ». Difficile d’associer avec certitude ce pic de recrutement au site mais il a probablement joué un rôle important. Et le collège des généralistes enseignants d’Aquitaine semble le penser également puisqu’il a décidé de continuer à s’occuper du site au-delà de la thèse d’Aude Vandenbavière, en le finançant et en poursuivant sa diffusion. « Les audiences et le recrutement continuent à bien fonctionner », précise le Dr Vandenbavière.
Faciliter l'administratif
Alors quelles informations peut-on avoir sur le site et la page facebook « medecinmsu » ? « On peut y retrouver les réponses aux questions fréquentes, cela peut permettre de rassurer les médecins. C’est un peu comme une preuve à l’appui pour des MSU pour recruter d’autres MSU », explique Aude Vandenbavière. Le descriptif des différents types de stage et les témoignages vidéos d’étudiants ou de maîtres de stage sont également consultables. « En plus les modalités ont changé il y a peu, le délai d’installation pour devenir MSU est plus court et les collaborateurs et remplaçants fixes peuvent aussi accueillir des internes mais beaucoup l’ignorent », précise le Dr Vandenbavière. Les médecins peuvent aussi télécharger sur le site tous les papiers administratifs nécessaires pour devenir MSU à Bordeaux et à Nice. « L’Alsace est aussi intéressée pour pouvoir apparaître sur le site avec ses propres modalités administratives », précise-t-elle, avant peut-être encore d’autres régions.
Sur les réseaux sociaux et sur le site, la jeune généraliste a mis en ligne une websérie décalée « Adopte un interne ». « Au milieu de ma thèse, les choses commençaient un peu à s’essouffler, ces vidéos un peu humoristiques ont permis de relancer le site. Elles ont bien fonctionné », explique-t-elle.
[VIDEO] Adopte un interne
Même après avoir terminé son travail de thèse, Aude Vandenbavière continue de faire, dès qu’elle en a l’occasion, la promotion de ce site car elle considère que les stages ambulatoires sont un élément essentiel pour demain. « C’est clairement un des moyens qui permet de trouver des solutions aux déserts », estime-t-elle.
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