L'arrêt des traitements actifs qui maintiennent en vie Vincent Lambert et une sédation profonde et continue seront initiés au cours de la semaine du 20 mai, a indiqué à sa famille le Dr Vincent Sanchez, qui le suit au CHU de Reims.
Le Dr Sanchez met ainsi en œuvre sa décision du 9 avril 2018, prise à l'issue d'une 4e procédure collégiale de 5 mois qui avait conclu au constat d'une « obstination déraisonnable ». Constat similaire à celle prise par le premier médecin de Vincent Lambert, le Dr Eric Kariger, en avril 2013.
Emmanuel Macron sollicité par les parents
Les recours des parents, opposés à tout arrêt des traitements, semblent épuisés. Le Conseil d'État a jugé légale la décision d'arrêt de la nutrition et l'hydratation artificielles, le 24 avril dernier, et la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a dans la foulée rejeté leur requête de suspendre son application. Quant au Comité international des droits des personnes handicapés, qu'ils ont saisi en parallèle et qui a demandé la suspension de l'arrêt des traitements, le temps d'instruire le dossier, son avis n'est pas contraignant pour la France, a assuré la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Les avocats des parents Me Jean Paillot et Jérôme Triomphe ont fait part de leur intention d'en appeler au Défenseur des droits et au président de la République Emmanuel Macron, et de saisir la justice « pour que soit respecté le droit international », sans donner davantage de précisions.
« Une société doit savoir faire confiance au corps médical et respecter la décision collégiale des médecins engageant leur responsabilité professionnelle et humaine ; les médecins, de leur côté, doivent accepter de prendre en compte les avis des proches et de nourrir leurs décisions d'une réflexion éthique » a réagi ce 13 mai Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, futur président de la Conférence des évêques de France (CEF) ; et de préciser que « face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d'être parfaite, ni même d'être la meilleure ».
Vincent Lambert est plongé dans un état « végétatif chronique irréversible », selon la seconde expertise indépendante réalisée à la demande de la justice (qui reprend les conclusions de la première commise en 2014), provoqué par un accident de la circulation en 2008. Il était âgé de 32 ans. Son cas fait l'objet d'une bataille judiciaire intrafamiliale depuis plus de six ans.
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