Le dispositif ALD est-il efficace ? "Globalement oui", répond l'étude intitulée "Les frais cachés des affections longue durée", présentée mardi et menée par l'Observatoire citoyen des restes à charge en santé, composé du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), 60 millions de consommateurs et le réseau de soins Santéclair. L'étude souligne cependant que les soins qui ne sont pas pris en charge par l'assurance maladie sont parfois difficiles à assumer pour les malades, malgré la prise en charge à 100 %.
Base de remboursement de l'assurance maladie qui ne correspond pas aux tarifs facturés, médicaments non remboursés, transport, hospitalisation… Le reste à charge moyen d'un patient en ALD en 2013 était de 752 euros par an, avant le remboursement par une complémentaire santé, pour un total de dépenses de 6 300 euros par an. En comparaison, une personne sans ALD a une moyenne de dépenses annuelles de 1 800 euros par an, dont 673 euros de reste à charge. Selon l'étude, le dispositif semble donc bien jouer son rôle, puisque le reste à charge des malades en ALD se rapproche de celui des patients hors ALD, pour des dépenses en moyenne 3,5 fois plus importantes.
Pour autant, chaque patient ne reçoit pas les mêmes soins et les disparités en termes de reste à charge sont importantes selon la gravité de la maladie. Ainsi, pour le décile enregistrant les plus grosses dépenses de santé, le reste à charge grimpe à 1 700 euros par an et peut atteindre plusieurs milliers d'euros. D'où l'importance, pour un malade en ALD, de bien choisir sa mutuelle.
Des patients pas toujours bien informés
Or, c'est là que le bât blesse : "Le système n'est pas parfait dans la mesure où le malade ne comprend pas toujours le système complexe de l'ALD et a parfois du mal à lire de façon efficace les contrats de complémentaire", explique Marianick Lambert, représentant le Collectif interassociatif sur la santé (CISS). Résultat, les patients en ALD, dont les parcours professionnels sont heurtés par la maladie et les revenus en baisse, renoncent parfois à certains soins, trop onéreux.
Laurent Pallot, membre de l'association Aides, a commenté l'étude en rappelant que "seulement 28 % des personnes interrogées ont affirmé avoir été présentes lors de la rédaction du protocole de soins par le médecin traitant. C'est pour cela que le malade ne comprend pas toujours ce qui entre en compte dans le calcul du 100 % ou non", explique-t-il.
Afin d'identifier les principaux postes de restes à charge, l'étude s'est penchée sur quatre ALD : le cancer du sein, le diabète, l'insuffisante rénale chronique et le VIH. Il en ressort que les frais d'hospitalisation figurent à plusieurs reprises parmi les dépenses les plus importantes. Le forfait journalier, la chambre particulière ou encore le transport étant à la charge du patient hospitalisé.
D'autres soins reviennent de manière récurrente dans le calcul des restes à charge. Il s'agit, entre autres, des dépassements d'honoraires, des frais dentaires et optiques, des soins dits "de confort" comme les crèmes hydratantes post-chimio, de la nécessité de consulter un psychologue, un diététicien, un podologue, etc. Autant de soins que les patients en ALD négligent parfois, faute d'une bonne complémentaire ou de revenus suffisants.
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