À l'occasion d'une conférence de presse tenue hier, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, est revenu sur les élections professionnelles marquées, l'a-t-il regretté, par une participation « particulièrement faible ». Le néphrologue a toutefois tenu a souligné la place « incontournable » de premier syndicat qu'occupe son organisation « tant en voix qu'en nombre de sièges ».
À l'issue de l'élection de bureaux des URPS qui s'est déroulée la semaine dernière, la CSMF obtient six présidences sur 17 (Pays de Loire, Centre-Val de Loire, Corse, Réunion, Guadeloupe et Guyane). Là où la CSMF n'obtient pas la présidence, « les élus occupent des postes importants », s’est réjoui le Dr Jean-Paul Ortiz.
Mais malgré cette représentation satisfaisante, le syndicaliste a regretté d'avoir été « délibérèrent exclu » dans deux bureaux URPS (Île-de-France et Martinique) « malgré l'implication forte des élus sur le terrain ». Un soufflet que le Dr Jean-Paul Ortiz impute à « l'éclatement » de la représentation nationale syndicale.
La CSMF réclame un Ségur de la Ville
En vue du retour des négociations conventionnelles conditionnées par l'enquête de représentativité dont les résultats devraient être connus « autour du 22 ou 23 juin », le Dr Jean-Paul Ortiz a affiché sa volonté de plancher « au plus vite » sur un avenant 9 à la convention actuelle. En décembre dernier, les négociations sur cet avenant avaient été suspendues faute de consensus entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie.
Mais maintenant que les élections professionnelles sont passées, le président de la CSMF ne compte pas en démordre.
« On nous avait promis un Ségur de la santé pour l'ensemble des soignants. Cela a été exclusivement un Ségur de l'hôpital. (...) La médecine de ville doit bénéficier de la même attention de la part de l'État », a martelé le président de la CSMF soulignant dans le même temps la « très forte implication » des médecins libéraux depuis le début de la crise sanitaire.
Il est d'ailleurs revenu sur la suspension des négociations en novembre dernier, résultat a-t-il estimé des moyens « ridicules » proposés par le gouvernement pour revaloriser la médecine générale. L'enveloppe avancée l'année dernière par le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, s'élevait à 550 millions (numérique en santé compris) pour l'avenant 9.
Pas suffisant selon le Dr Jean-Paul Ortiz qui réclame un budget supplémentaire de « 200 à 300 millions d'euros. »
« Si ce n’est pas le cas les médecins libéraux sauront s’en souvenir lors des échéances électorales », a-t-il prévenu.
Revalorisation de la visite, de la télexpertise et régulation libérale à 105 euros
Le président de la CSMF a d'ailleurs profité de cette conférence de presse pour faire part de ces priorités.
« Comment peut-on aujourd'hui continuer à effectuer des visites à domicile qui sont longues, complexes, auprès de patients souvent polypathologiques, dépendants à un tarif de 25 € +10 € pour le déplacement ? », s'est-il indigné.
Selon le praticien, ces visites à domicile doivent être revalorisées « significativement » pour atteindre le même tarif que celui des consultations longues, soit 60 € + 10 € pour le déplacement.
En ce qui concerne les soins non programmés, le Dr Jean-Paul Ortiz a plaidé pour que la régulation libérale opérée dans le cadre des expérimentations de Service d'accès aux soins (SAS), soit fixée « à au moins 105 euros de l'heure, tarif plancher », « sans attendre la fin de ces expérimentations ». Autre revendication relative aux soins non programmés, « l'élargissement des contraintes d'utilisation » de la majoration MCU. « Les contraintes de son utilisation sont telles que peu de médecins y ont recours et donc finalement, peu de patients en bénéficient », a-t-il fait remarquer.
S'agissant de la téléexpertise, le Dr Jean-Paul Ortiz a appelé à une révision de ses tarifications. « À 12 euros une téléexpertise, et 5 euros pour le médecin demandeur, on comprend que les médecins ne s'y précipitent pas ! », a-t-il regretté. Le praticien a également réclamé une « mise à jour » des logiciels métiers.
Enfin, le Dr Jean-Paul Ortiz, a insisté sur la nécessité que les avancées tarifaires réclamées soit « équitablement réparties » entre les médecins généralistes et les médecins spécialistes.
« Cela constitue un préalable absolu pour la CSMF. Tout accord ne pourra être signé que s'il est équilibré entre la médecine générale et la médecine spécialisée » a-t-il averti.
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