Les arrêts maladie sont en hausse, en 2022, de 8 % par rapport à l'année précédente, pour un montant qui dépasse les 14 milliards d'euros. Les médecins ont-ils l’arrêt maladie facile ? « Non, certainement pas », répond sèchement lundi 7 août le Dr Jean-Christophe Nogrette au micro de RFI. « Les médecins évaluent une situation globale », précise le secrétaire général adjoint de MG France, citant comme exemple « une jeune maman qui habite au troisième étage sans ascenseur et qui doit monter sa poussette avec ses bébés ».
Ainsi, selon lui, « il n’y a pas de complaisance… ça n’a pas de sens ! Il manque des médecins généralistes partout, vous pensez que nous ferions des arrêts maladies pour garder les patients en cédant à leur pression ? C’est complètement idiot : nous refusons, tous, du monde… » Il n’est donc « pas difficile du tout de refuser un arrêt » dans ce contexte.
Une souffrance au travail vue du cabinet
Quant aux propos du ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirmant que certaines personnes en arrêt maladie ne seraient pas malades, le Dr Nogrette n’y souscrit pas. « Quand les gens sont en arrêt maladie, c’est qu’ils sont malades, pour l’immense majorité d’entre eux. Il y a probablement des brebis galeuses, comme partout, mais c’est une infime minorité. » Idem au sujet des mots de Gabriel Attal, à l’époque ministre des Comptes publics, qui affirmait qu’il y avait plus d’arrêts les lundi et vendredi pour prolonger le week-end : le Dr Nogrette « demande publiquement à M. Attal de nous dire d’où il sort ces statistiques… »
Alors, comment expliquer la hausse des arrêts de travail ? Le généraliste syndicaliste avance que les arrêts longs se multiplient en raison du taux d’emploi des seniors dont les arrêts représentent pratiquement le double de ceux de moins de 60 ans. De plus, les cadres et managers en burn-out sont plus indemnisés que les ouvriers… « La souffrance au travail, nous la voyons au cabinet », ajoute le généraliste. Et notamment chez les policiers, « profession qui se suicide deux fois plus que la moyenne et qui a à sa disposition une arme à son service ». Alors, quand l’un d’entre eux raconte ses difficultés, « nous n’avons pas la même vision », soutient le Dr Nogrette.
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