La coupe est pleine de l’autre côté des Alpes. « Basta ! C’en est trop, il faut en finir avec la vieille histoire des généralistes soi-disant tire-au-flanc, nous sommes prêts à nous mettre en grève pour défendre l’avenir du système national de santé qui ne peut pas se passer de nous ! » Pour le Dr Silvestro Scotti, secrétaire national de la Fédération italienne des généralistes (FIMMG), la situation est désormais insoutenable. « Il faut intervenir et rapidement pour faire comprendre avant tout à nos patients que nous défendons leur droit à la santé garanti par la Constitution italienne et pas nos propres intérêts, comme certains le laissent entendre », a récemment martelé le Dr Scotti.
Dénigrés par une bonne partie de leurs confrères médecins hospitaliers qui leur reprochent de ne pas travailler suffisamment, snobés par les étudiants qui préfèrent opter pour une autre spécialité, laissés-pour-compte par le gouvernement qui oublie ponctuellement d’indexer leurs rétributions sur l’augmentation du coût de la vie, en Italie, les généralistes ont le sentiment d’être les mal-aimés du secteur de la santé.
Bonne cote de confiance
Et pourtant, une étude réalisée au printemps par l’institut de sondage Ipsos affirme que 70 % des Italiens font confiance à leurs généralistes, alors qu’ils sont très critiques sur leur système de santé en pleine déliquescence par manque de fonds, de moyens et de médecins. Cette cote de confiance rassurante pousse justement les généralistes à tirer la sonnette d’alarme.
Alors que faire ? Lancer une vaste campagne de communication auprès des institutions et de la population pour bien faire comprendre que sans les généralistes, tout s’effondre !, répondent la fédération italienne des généralistes et la société scientifique de médecine générale (Metis).
La feuille de route est déjà tracée. Priorité absolue : demander au gouvernement d’introduire une part forfaitaire variable à la rémunération des généralistes rétribués par l’Assurance-maladie en fonction de leurs quotas de patients. Pour la FIMMG, cette mesure permettrait aux généralistes d’améliorer leur engagement personnel et de valoriser leurs investissements économiques pour renforcer et diversifier leurs objectifs.
Renforcer le lien avec l’hôpital
Une autre idée serait d’obtenir un allègement des cotisations pour les jeunes généralistes conventionnés durant les trois ou quatre premières années de carrière afin de susciter des vocations.
Les généralistes italiens souhaitent enfin renforcer leurs relations avec les médecins hospitaliers grâce à des opérations ciblées de communication. Améliorer le lien ville-hôpital : probablement, comme en France, le chapitre le plus compliqué.
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