Jean Castex a annoncé jeudi soir que la campagne de vaccination des Français contre le Covid-19, qui doit démarrer en janvier, se déroulerait en trois étapes et que les médecins généralistes y tiendraient un rôle majeur.
Le Premier ministre a indiqué que le gouvernement allait suivre les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) concernant le choix des personnes qui devront être vaccinées en priorité.
La vaccination, qui sera gratuite pour tous, commencera en janvier pour les 750 000 seniors en établissements et les personnels y travaillant lorsqu'ils sont à risque de développer une forme grave de la maladie. Seront ensuite concernées en février les personnes fragiles en raison de leur âge ou de pathologies (14 millions) puis au printemps pour l'ensemble de la population comme l'avait annoncé Emmanuel Macron.
Grâce aux commandes prises au niveau européen, « la France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettrait de vacciner 100 millions de personnes », le vaccin nécessitant deux injections à quelques semaines d'intervalle.
Les deux vaccins Pfizer/BioNtech et Moderna seront disponibles au mieux aux derniers jours de décembre, sinon à partir de janvier, après autorisation des autorités de santé européenne et française.
Pour s'assurer de la gratuité, le gouvernement a budgété à cette fin 1,5 milliard d'euros dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021. « Notre premier objectif est de garantir que la France ait suffisamment de vaccins pour sa population, a souligné le Premier ministre.
Alain Fischer, Monsieur vaccins
S'engageant à « ce que toute la transparence, toute la pédagogie soient faites sur les décisions » à venir, Jean Castex a annoncé que la stratégie vaccinale, qui sera coordonnée par l'infectiologue Alain Fischer, allait être présentée au Parlement au cours du mois de décembre. La « transparence » est un « impératif » face aux « réticences, voire parfois les craintes exprimées par certains d'entre vous ».
Il y a une semaine, Emmanuel Macron avait annoncé que la vaccination ne serait pas rendue obligatoire.
Le gouvernement entend mobiliser un maximum de professionnels de santé pour assurer la vaccination. « La confiance passe d’abord par la place que nos professionnels de santé tiendront dans notre stratégie vaccinale, a prévenu Jean Castex. En particulier, il est souhaitable que le médecin généraliste soit au cœur du dispositif, et en particulier le médecin traitant. » Le Premier ministre a indiqué que la réussite de la vaccination passerait par « l’implication d’un maximum d’acteurs de terrain », surtout à partir de la phase 2. « Chacun doit pouvoir se faire vacciner par un professionnel de santé à côté de chez lui, qu’il connaît, et en qui il a confiance. »
Les pouvoirs publics suivent ainsi l'avis de la HAS, qui souhaitait une implication des généralistes dans la vaccination contre le Covid-19 pour éviter de répéter les erreurs de la campagne vaccinale de 2009 contre le H1N1 réalisées dans des grands centres et gymnases. Le gouvernement répond aussi aux attentes exprimées par certains dans la profession, à l'instar de MG France, qui réclamait que les généralistes ne soient pas écartés.
La vigilance de l'Ordre
Ce vendredi, le président de l'Ordre des médecins a estimé « positive » la prise de parole du Premier ministre, qui va « dans le bon sens » en plaçant au cœur de la campagne de vaccination le médecin généraliste. « Nous soutenons la médicalisation de la vaccination avec la présence d'un médecin avant l'injection pour faire de la pédagogie, de l'accompagnement », explique le Dr Patrick Bouet. Le patron de l'Ordre souhaite qu'à l'avenir des médecins fassent partie des pilotes de la campagne de vaccination. Mais aussi que les pouvoirs publics tiennent leur engagement de transparence dans l'information scientifique concernant les vaccins. « Il n'y a aucun doute du bien-fondé de la vaccination mais dans ce cas précis, nous allons nous lancer dans une campagne mondiale de vaccination et compte tenu du développement de l'épidémie, il faudra que les médecins disposent de toutes les informations, en temps réel, sur ces vaccins, et pas uniquement les communiqués des laboratoires, nous y serons vigilants », conclut le Dr Bouet.
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