Les forfaits ont représenté 15 % de la rémunération des généralistes en 2019

Par
Publié le 15/09/2020

Crédit photo : GARO/PHANIE

9,7 milliards d’euros. C’est le montant qu’ont versé les Français pour leurs soins chez 66 771 médecins de famille en 2019. Les dépenses de santé chez les généralistes se stabilisent donc cette année, alors que leur progression était autour de 2 % par an en moyenne entre 2010 et 2018, selon le dernier rapport annuel de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, ministère de la Santé) sur les dépenses de santé. Les tarifs ont peu évolué l'an dernier (+0,4 % contre +2 % en 2018) et le volume de soins a reculé de 0,4 %.

La baisse de l’activité s’explique principalement par une épidémie de grippe moins marquée, l’activité des généralistes ayant généralement suivi le nombre de cas de grippes entre 2010 et 2019 (voir graphique). Au-delà de la quantité de soins, une meilleure qualité de la prise en charge, plus efficace, plus complète etc, joue aussi sur le nombre de fois où les patients sont amenés à consommer des soins chez leurs généralistes. À ce niveau-là, les principales évolutions sont à attribuer à la mise en place de rémunération par contrat (ROSP, FMT etc), ainsi qu’au travers de certaines majorations mises en place dans la rémunération à l’acte comme la majoration pour personne âgée (MPA) qui « contribue à une meilleure prise en charge des aînés », note la Drees. 

Plus de forfaits, moins de dépassements

Du côté de la rémunération des généralistes, la part forfaitaire continue d’augmenter tandis que la part de l’acte régresse. En 2019, les forfaits représentaient 15 % de la rémunération des généralistes contre 6 % en 2010, et les actes 78 % contre 88 % il y a 10 ans. La part des actes techniques a augmenté de 0,8 point cette année pour atteindre 7 %.

Bien que déjà très minoritaire chez les médecins généralistes, les dépassements d’honoraires continuent de diminuer et représentent 2,3 % des honoraires des libéraux en 2019. Cela s’explique notamment par la baisse du nombre de généralistes en secteur 2, passé de 11 % en 2010 à 6 % aujourd’hui. Mais même chez les praticiens en secteur 2, les dépassements ont tendance à se réduire, ils constituent 25,2 % de leur rémunération en 2019 contre 30,4 % en 2010.

Le reste à charge toujours en baisse

En dehors de la médecine générale, les dépenses de santé en France, qui ont représenté 208 milliards d'euros en 2019, ont progressé de 2,1 % l'an dernier après +1,6 % en 2018 et +1,7 % en 2017. C’est principalement l’évolution des soins hospitaliers qui l’explique. Mais parallèlement, le reste à charge pour les ménages lui continue de diminuer. Il s’établit à 6,9 % pour 2019, soit 213 euros de reste à charge par habitant par an pour des dépenses de santé individuelles de 3 102 euros. Une tendance au long cours complétée en 2019 par un « net repli de la consommation de médicaments non remboursables », ou encore « un ralentissement des dépassements d'honoraires chez les (médecins) spécialistes ».

En revanche, la réforme "100 % Santé", traduction du « reste à charge zéro » promis par Emmanuel Macron, a eu « un effet paradoxal », les baisses de prix des prothèses dentaires ayant créé « un effet d’aubaine » poussant certains à se faire soigner quitte à assumer une partie des frais. Le « reste à charge » des soins dentaires augmente par conséquent de près d'un point à 21,1 %.


Source : lequotidiendumedecin.fr