La dernière fois que Jean-Paul a vu Michel, c’était à la fin du mois de juin, pour une marche en montagne. Toute la famille Barnier s’était rendue sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, à la rencontre de celui qui est devenu ce jeudi 5 septembre Premier ministre. Ce jour-là, Michel Barnier est relayeur de la flamme olympique. Les deux frères, que seuls seize mois séparent, enchaînent les kilomètres et parlent du cancer qui terrasse des amis communs.
Il y a six ans, le Dr Jean-Paul Barnier, aujourd’hui âgé de 72 ans, a laissé les clés de son cabinet médical de Saint-Jean-de-Six à son associé. « C’est un cabinet médical atypique dans une petite station au cœur du massif des Aravis, explique le Savoyard. Moi, je faisais des échographies, mon associé de l’angiologie. C’est ce que j’aime à appeler de la médecine augmentée. »
Lors des années 80, la petite entreprise connaît « une période extraordinaire d’expansion », le Dr Barnier travaille le samedi, le dimanche, la nuit. « Tout le temps, je répondais au téléphone », se souvient-il. Les temps ont changé. Aujourd’hui, la Haute-Savoie séduit toujours les jeunes médecins, mais pas nécessairement le temps d’une carrière complète. La désertification médicale est à l’œuvre.
Entre nous, on a toujours un peu parlé de santé, je crois que Michel a bien conscience des problèmes que connaissent les Français
Dr Jean-Paul Barnier, frère de Michel Barnier
Facilité à comprendre les choses complexes
Tous ces sujets – déserts médicaux, conditions d’exercice – ont fait l’objet de conversations entre les deux frères même si, au regard de l’emploi du temps de l’aîné, les occasions de parler accès aux soins et santé ont été plus rares ces dernières années. « Entre nous, on a toujours un peu parlé de santé, je crois que Michel a bien conscience des problèmes que connaissent les Français. Dans ses nouvelles fonctions, c’est un sujet qui va le préoccuper », confie le généraliste à la retraite.
Saura-t-il pour autant se saisir avec sagacité de ce dossier aussi technique que politique, qui inquiète au premier chef la population ? Le Dr Barnier en est persuadé. « Je connais bien mon frère, nous avons grandi ensemble et partagé la même chambre, conclut-il. J’ai toujours été impressionné par sa capacité de travail, sa facilité à comprendre les choses les plus complexes. Et contrairement à moi, il n’a jamais eu besoin de travailler. Il revenait de l’école, il savait. »
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