Brève

Phillippe Juvin, candidat à la primaire de la droite

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Publié le 07/01/2021
Juvin

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Candidat à la primaire de la droite, « Je m'y prépare », confie Philippe Juvin à Paris-Match. Le chef de service de l'Hôpital européen Georges-Pompidou et maire de la Garenne-Colombes ne voile pas ses ambitions. Faute d'avoir été nommé ministre de la Santé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il vise désormais le sommet de l'État. En attendant de voir un médecin à l'Élysée, le titre de son dernier livre qui paraît ce jeudi 7 janvier, « je ne tromperai jamais leur confiance », se réclame d'Hippocrate. Et revendique avant tout la vérité. « Au fond, en entendant le Président nous dire que nous n'avons jamais été en rupture de masques, je ne peux m'empêcher de penser que ce qui nous aura manqué le plus, ce n'est pas une administration agile, ni les masques, les surblouses, les médicaments, les lits de réanimation et les tests. Dans cette première vague, ce qui nous aura manqué le plus, c'est la vérité» Cette profession de foi sera sans nul doute renvoyée en boomerang à l'auteur au premier accroc constaté lors des prochains mois. En attendant, ce journal de bord écrit avec sensibilité se lit d'une traite, même si l'on en connaît les évènements. C'est peut-être grâce à la forme du journal qui autorise l'entrelacs des scènes vues et du commentaire au plus près du terrain, du zoom au grand-angle en quelques lignes. D'autant que Philippe Juvin ne relève guère de l'animal politique à sang froid, blessé autant par une administrée peu fidèle de la Garenne-Colombes que par le président de la République, à l'origine d'une pique rapportée par le Canard Enchaîné. Dans cette semaine folle du printemps 2020, le maire et le patron des urgences se sont donné la main pour ne pas sombrer. Mais être aux premiers postes de commandements donne la légitimité pour révéler, par exemple, « devoir choisir qui soigner », et écarter les personnes âgées des prises en charge en réanimation. Il y a même dans le livre des constats de gauche que ne désavouerait pas son ancien collègue André Grimaldi : « L'hôpital atrophié nous a rendus trop souvent impuissants. C'est  aussi simple, tragique et scandaleux que cela» Philippe Juvin conclut son ouvrage par un éloge à l'humilité du chef. Est-ce pour autant la valeur à cultiver en premier lorsque l'on brigue la plus haute fonction élective ? En tout cas, le médecin risque de s'effacer devant le politique en 2021.

 

« Je ne tromperai jamais leur confiance », Philippe Juvin, éditions Gallimard, 295 p.


Source : lequotidiendumedecin.fr