Dans un point presse ce matin, Valérie Pécresse, actuelle présidente de la région Île-de-France, a précisé son programme santé. Celle qui est candidate à sa réélection a détaillé son objectif de campagne : garantir « l’égal accès aux soins des Franciliens ». Et pour ce faire, elle prévoit un investissement massif d’un milliard d’euros lors de son prochain mandat, dont la santé sera le pilier. À ses côtés : des médecins généralistes, des infirmières, des pharmaciens, des dentistes, un neuropsychologue et d’autres spécialistes médicaux pour légitimer son impulsion santé.
Valérie Pécresse, qui dit « croire au circuit court de décision » souhaite que sa région préside l’ARS locale ; une expérimentation rendue possible selon elle, grâce à la loi dite « 4D » (différenciation, décentralisation, déconcentration et décomplexification), portée par la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault.
Parmi les propositions que formule la présidente francilienne figure la création d’une mutuelle régionale de santé, destinée aux retraités, étudiants, indépendants et demandeurs d’emploi. Une « mesure santé et pouvoir d’achat », commente-t-elle, avec des tarifs 20 à 30 % moins élevés que ceux du marché.
« Une flotte de bus médicaux »
La présidente de région explique que l’Île-de-France est le premier désert médical de l’Hexagone, car « tout est concentré dans l’hypercentre au détriment des zones rurales et des quartiers populaires ». Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), maire de Fontainebleau (Seine-et-Marne) et colistier, propose de mettre en place « une flotte de bus médicaux », pour « amener au plus près les soins dentaires etc. et pourquoi pas des consultations de généralistes » dans une stratégie dite d'« aller vers ». Ce dernier précise que 231 structures médicales, dans 89 maisons de santé et 140 communes, ont vu un soignant s’installer grâce à une aide de la région.
Également prévue : une amplification de la télémédecine, avec la mise en place de cabines reliées à la maison médicale du territoire ou au cabinet pour augmenter la patientèle des libéraux.
« Prendre soin de ceux qui prennent soin de nous »
Des colistiers ont pris la parole pour détailler le programme. Ludovic Toro, médecin généraliste et maire de Coubron (Seine-Saint-Denis) se désole de la perte de « 500 médecins libéraux en un an et demi, ce qui peut être catastrophique dans les cinq prochaines années ». L’élu sonne l’alarme : « il y a urgence, il faut que les médecins choisissent notre territoire ». En cause selon lui, l’insécurité dans certaines communes qui se reflètent notamment dans les demandes d’alarmes, sas et autres mesures de précaution dans des cabinets médicaux.
Farida Adlani, infirmière à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et maire-adjoint de Villepinte (Seine-Saint-Denis), a de son côté détaillé la stratégie de « formation et fidélisation des professionnels » : 65 millions d’euros pour aménager les salles de repos, faciliter l’accès aux logements des soignants et « favoriser un écosystème bienveillant ». L’élue propose la création de « bases de loisirs ouvertes pour proposer une solution de répit » pour « prendre soin de ceux qui prennent soin de nous ».
Annoncés dans la foulée : la création de 3 000 postes d’infirmiers et paramédicaux formés par la région et 1 000 lits de santé mentale ; lesquels s'ajoutent, comme le rappelle le Pr Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris et maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), aux 500 lits de réanimation créés par la région dans 41 hôpitaux, « sur 1 500 actuellement utilisés ».
Investir dans la recherche
L’actuelle majorité régionale prévoit de poursuivre son financement de la recherche médicale. Farida Adlani, rappelle que « depuis 2016, 166 millions d’euros ont été investis dans la santé, dont 47 millions pour la recherche », notamment dans trois Domaines d’intérêts majeurs (DIM) : l’infectiologie, la thérapie génique et la longévité et le vieillissement.
Valérie Pécresse veut que l’Île-de-France soit « la première région en cancérologie » et, à l'image de l'initiative de la mairie de Paris et son « Vers Paris sans sida », la « première région sans sida » avec « 100 % des personnes porteuses détectées ». Enfin, l’autisme sera « la grande cause du prochain mandat ». La santé, tout un programme.
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