La couverture vaccinale (CV) contre la rougeole reste aujourd'hui en deçà du seuil de 95 % qui permettrait l'élimination de la maladie, révèle une étude de Santé publique France dans le « Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire » (BEH).
La surveillance épidémiologique mise en place après 2011, - l'épidémie entre 2008 et 2011 ayant été de grande ampleur avec 22 000 déclarés -, montre que « fin 2018, il restait en France un réservoir de sujets réceptifs suffisant pour maintenir la transmission du virus, en particulier dans la population des jeunes adultes », est-il écrit.
Enfants de moins de 1 an
Entre octobre 2011 et septembre 2018, 5 311 cas ont été déclarés. L'incidence la plus élevée a concerné les enfants de moins de 1 an, « trop jeunes pour se faire vacciner » indique l'étude, « atteignant, lors de la dernière vague 2017-2018, un taux de 30,7 cas pour 100 000 enfants ». Dans le même temps, les données confirment le déplacement de l'âge des cas vers des tranches plus élevées, « avec 50 % des cas âgés d'au moins 15 ans, et, parmi eux, un risque de complications plus élevé », est-il rapporté.
Sur l'ensemble des cas, un quart (n = 1 279) a été hospitalisé, dont 244 pour pneumonie et 13 pour encéphalite. La proportion d'hospitalisation grimpait à 38 % chez les sujets de plus de 20 ans. Quatre cas sont décédés, âgés de 16 à 32 ans, dont deux étaient sous traitement immunosuppresseur. Si le génotype D4 avait majoritairement circulé en 2011, ce sont les génotypes D8 et B3 qui sont identifiés de façon quasi exclusive en France depuis 2014.
Éliminer la maladie à moyen terme
Les campagnes de prévention et d'information ont permi d'améliorer le rattrapage concernant surtout la seconde dose des enfants et des adolescents. Toutefois, l'immunité de groupe n'est pas atteinte. Cette dernière ne pourra être obtenue « que grâce à des niveaux de CV très élevés dans toute la population ciblée », c'est-à-dire une CV > 95 %, est-il rappelé.
Sans cela, « on risque d'observer une alternance de vagues épidémiques suivies de périodes de "lune de miel" », mettent en garde les auteurs qui saluent en ce sens la mise en place en 2018 des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson. Cette mesure laisse espérer que l'objectif d'éliminer la maladie pourrait être atteint à moyen terme en France, sans toutefois en préciser davantage l'échéance.
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