Présente à New York depuis mercredi pour le sommet de l'ONU Sida, Marisol Touraine s'agace. La ministre de la Santé a déploré jeudi que la déclaration sur le sida adoptée mercredi par les pays membres ne mette pas davantage l'accent sur les public les plus exposées à la contamination. "Nous devons toucher des populations qui sont particulièrement à risque: migrants, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, prostituées, personnes trans ou détenus", a-t-elle martelé. Croire qu'on peut juguler l'épidémie "sans avoir une telle stratégie ciblée (...) est une illusion", insiste la responsable française.
Adopté mercredi, la déclaration de l'ONU réaffirme les grandes lignes de la lutte contre le Sida et son "engagement de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030". Bien que la ministre de la santé reconnait que la déclaration "comporte des avancées", elle a déploré que "certains pays dont la Russie fassent preuve d'une grande crispation sur ces sujets-là". La Russie, l'Egypte, l'Arabie saoudite ou l'Iran, qui répriment l'homosexualité, ont au contraire reproché à la déclaration de concentrer l'attention sur ces populations à risque. Et ces pays ont fait valoir leur souveraineté nationale en matière de santé publique ou des "valeurs religieuses et morales".
Une attitude aux antipodes de celle de Marisol Touraine qui tente de convaincre que "cette approche ciblée doit s’appliquer partout dans le monde. C’est un impératif éthique, un impératif de justice, mais aussi d’efficacité". A cet égard, elle a confirmé que la France allait étendre la prescription du Truvada®, afin de mieux atteindre des personnes à risque et "éloignées du système de santé".
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