Touraine ouvre une nouvelle phase de concertation, les syndicats maintiennent la pression.

Publié le 20/01/2015

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Marisol Touraine joue la montre côté revalorisation, mais accélère la concertation. Pour la première fois mardi, la ministre n’a pas opposé de fin de non-recevoir sur les revendications de rémunération des praticiens... Mais, dans une lettre au président de la CSMF, elle a indiqué que le sujet serait abordé, dans le cadre de la négociation conventionnelle, à l’issue des élections professionnelles prévues à l’autonme prochain... Pour le reste, elle a annoncé la mise en place de groupes de travail sur le projet de loi santé, après plus d’un mois de mobilisation des médecins. Objectif affiché : faire évoluer le texte avant son passage au Parlement, début avril. Tiers payant, organisation des soins de proximité, définition des compétences médicales, liens entre spécialistes et établissements de santé : chacun des quatre groupes est ainsi chargé de répondre aux inquiétudes des praticiens. Composés de représentants de l’État et de professionnels de santé, conformément aux souhaits des syndicats, ces groupes devront rendre leurs premières conclusions mi-février. Ils sont pilotés par la présidente du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, Anne-Marie Brocas pour le premier, par Véronique Wallon (ARS Rhône Alpes) et Jean-François Thébault (HAS) pour le deuxième, par Yves Matillon (ex-patron de l’Andem) pour le troisième et par Thomas Fatome (DSS), Jean Debeaupuis (DGOS) et Jean-Luc Baron (CME cliniques) pour le quatrième.

Les généralistes ne sont pas en reste. Au-delà des craintes associées à sa réforme, la ministre semble vouloir montrer qu’elle a entendu leurs revendications. Pour preuve, elle ouvre, parallèlement aux groupes de travail dédiés à la loi santé, « deux chantiers spécifiques ». L’un portant précisément « sur la revalorisation de la médecine générale ». Pierre-Louis Druais, président du Collège de la Médecine générale pilotera cette « réflexion pour donner au médecin généraliste et au médecin traitant toute leur place dans notre système de soins et améliorer le parcours des patients en ville ». La ministre précise que ce chantier sera conduit de concert avec les services de sa collègue de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, dans le but de renforcer la filière universitaire de médecine générale.

« On arrive enfin à une vraie concertation, aujourd’hui, et je m’en félicite », a déclaré Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, « mais je regrette qu’on ait dû s’exprimer avec autant de rigueur pour l’obtenir ». Si la mise en place de ces groupes de travail, « selon la méthode évoquée en réunion syndicale » affirme-t-il, constitue « une avancée », pas question de lever la garde. « Pas question de céder sur un courrier qui créé des groupes de travail », insiste Jean-Paul Ortiz. Pour lui, la progression de la concertation dépendra de « la détermination et de la mobilisation des médecins » qui doivent « rester indéfectibles et se poursuivre ». La CSMF appelle en ce sens à une grève de la permanence des soins, le week-end du 30 janvier. Sans oublier la poursuite de la grève de la télétransmission étendue à tous les formulaires habituellement remplis en ligne. Pour sa part, MG France souhaite faire du 5 février une nouvelle journée de fermeture des cabinets. Et de rappeler son soutien aux généralistes pratiquant le C à 25 euros.


Source : lequotidiendumedecin.fr