Alors que la phase grand public du grand débat vient de s’achever avec les dernières « conférences citoyennes », que retiendront les acteurs de santé de cet exercice inédit de remue-méninges collectif ? Sans doute peu de choses quant aux revendications du secteur tant la thématique semblait absente de la démarche lancée par le gouvernement au début de l’année. Il a fallu qu’un élu local normand, médecin généraliste de son état, interpelle mi-janvier le président sur les déserts médicaux pour que la santé retrouve (un peu) droit de cité. Depuis lors, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense à avoir saisi cette opportunité pour s’ouvrir de leurs préoccupations. À Paris, à Orléans, à Rouen ou à Rennes, quelques-uns ces derniers jours se sont encore exprimés dans les tables rondes. Et notre sondage montre qu’au total, près d’un sur deux a participé, d’une manière ou d’une autre, à la démarche. C’est nettement plus que la moyenne de la population.
Les médecins ne nourrissent pourtant guère d’illusions tant ils semblent persuadés que les décideurs se soucient d’eux comme d’une guigne. Le sondage ODOXA dont nous publions les résultats confirme, de ce point de vue, l’impression qui transpirait début mars des contributions reçues de nos lecteurs. Défiance, sentiment de perte d’influence et d’être mal représentés sont des éléments clés pour expliquer la relation douce-amère qu’entretiennent les médecins avec les pouvoirs publics. On dira que ce n’est pas nouveau. Pourtant, incontestablement, la situation empire. C’est à cette aune qu’il faut décrypter le soutien que le corps médical accorde – pour la première fois depuis bien longtemps — à une réforme de la santé. Ni bronca ni hourra, mais un intérêt pour la loi Buzyn, mêlé d’un doute sur ses intentions réelles. Attention ! Les pouvoirs publics doivent absolument intégrer cet état d’esprit s’ils veulent que demain les médecins jouent le jeu.
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