La Société francophone de tabacologie organise, comme chaque année, son congrès : celui-ci se tiendra sous forme hybride, en présentiel à Reims et en distanciel, d’un peu partout…
En cette sixième édition de Mois sans tabac, le thème des conséquences sur la santé de la consommation de tabac reste d’actualité en France et l’importance de l’aide à l’arrêt du tabac tout aussi prioritaire.
La France reste en effet un pays extrêmement fumeur malgré l’existence d’un important arsenal législatif et réglementaire de lutte contre le tabac mais sans nul doute, insuffisamment appliqué. Depuis 2019, après une embellie dans la baisse de la prévalence de la consommation de tabac entre 2014 et 2019 avec l’annonce de 1,5 million de fumeurs en moins entre 2016 et 2017 (1), les données publiées par Santé publique France indiquaient qu’en 2020, 31,8 % des 18-75 ans fumaient, avec 25,5 % de fumeurs quotidiens, sans que l’on puisse expliquer ces chiffres par les conséquences de la crise sanitaire car il n’existait pas différence de prévalence du tabagisme quotidien entre la période de recueil de données ayant précédé le confinement de mars 2020 et celle qui l’avait suivie à partir de juin 2021 (2).
Il n’est encore pas possible d’anticiper les effets de la crise sanitaire sur la consommation de tabac mais un éditorial du Lancet Respiratory Medicine dès avril 2021 pointait déjà que l’organisation européenne de lutte contre le cancer avait diffusé une campagne indiquant que l’on estimait à 100 millions, le nombre d’examens de dépistage du cancer non réalisés en Europe en 2020-2021 et qu’un million de cancers n’avaient pas alors été diagnostiqués (3). L’éditorial insistait sur l’urgence à prendre en considération la question du tabac.
Dans ce contexte, notre programme sera riche en présentations sur l’importance de la prise en charge de l’arrêt du tabac dans différentes spécialités médicales : médecine générale, diabétologie, psychiatrie, pneumologie, maladies cardiovasculaires, ORL, parodonte et santé buccale, dermatologie et sans oublier les effets méconnus de la consommation de tabac. C’est dire l’importance de la formation en tabacologie pour tous les médecins, notamment en cette période troublée.
*Présidente de la Société Francophone de Tabacologie, societe-francophone-de-tabacologie.org (1) Bourdillon F. Éditorial. Baisse du tabagisme en France : un million de fumeurs quotidiens de moins entre 2016 et 2017. Un succès pour la santé publique. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(14-15):262-4 http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/14-15/2018_14-15_0.html (2) Pasquereau A, Andler R, Guignard R, Soullier N, Gautier A, Richard JB, Nguyen-Thanh V. Consommation de tabac parmi les adultes en 2020 : résultats du Baromètre de Santé publique France. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(8):132-9 http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/8/2021_8_1.html (3) https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lanres/PIIS2213-2600(21)00373-8…
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