Le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état d'une amélioration dans la lutte contre le tabagisme. En 2020, le monde comptait 1,30 milliard de fumeurs contre 1,32 en 2015 et l'OMS en prévoit 1,27 milliard en 2025 si les tendances se poursuivent. Une baisse de 20 millions de fumeurs qui a l'air modeste au premier abord mais qui, combinée à l'augmentation de la population mondiale, aboutit à une diminution significative de la prévalence du tabagisme dans le monde.
Quelque 60 pays (près de 41 % de la population mondiale) sont sur la trajectoire d'une réduction de la prévalence du tabagisme de 30 % à l'horizon 2025 par rapport à 2010. Les régions Afrique et Asie du Sud-Est ont ainsi rejoint la région Amériques, la seule dans cette situation en 2015. « Des millions de vies ont été sauvées par des politiques de lutte contre le tabac efficaces et compréhensibles par le grand public », estiment les auteurs du rapport qui célèbrent « un grand accomplissement dans la lutte contre l'épidémie de tabac ».
La région Europe fait figure de mauvais élève mais avec une grande hétérogénéité selon les pays. Si les pays nordiques, l'Autriche, la Grèce ou encore l'Allemagne sont dans les clous, la France ne sera qu'à seulement 6 % de baisse d'ici à 2025.
Pour le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, « nous avons encore un long chemin à parcourir, et les compagnies commercialisant du tabac vont continuer à utiliser tous les tours possibles et imaginables pour défendre les gigantesques profits qu'ils font en écoulant leur mortelle marchandise ».
L'OMS enjoint les pays à se montrer plus offensifs. Selon les calculs de ses experts, un investissement de l'ordre de 1,68 dollar (environ 1,50 euro) par habitant et par an suffirait à aider 152 millions de fumeurs à arrêter leur consommation, évitant des milliards de dollars en dépenses de santé.
De grands progrès dans la région Amériques
Partie de plus loin, la région Amériques présente la plus forte chute de la prévalence du tabagisme, passée de 21 à 16 % entre 2010 et 2020. La région Afrique est passée de 15 à 10 % sur la même période. Certaines régions sont plus en retard, l'Europe notamment, surtout dans certaines populations clés. Ainsi, 18 % des femmes européennes fument, un taux plus élevé que n'importe où ailleurs dans le monde. L'Europe est d'ailleurs la seule région OMS à ne pas être sur le chemin d'une baisse de 30 % du tabagisme chez les femmes d'ici à 2025.
La région de l'est de la Méditerranée concentre quatre des six pays dans le monde où le tabagisme progresse toujours, le Pakistan étant le seul pays en mesure d'atteindre les objectifs de réduction du tabagisme.
Des mesures anti-tabac coût-efficaces
Quant à la région OMS d'Asie du Sud-Est, elle affiche un bilan contrasté. Avec 432 millions d'usagers, c'est 29 % de sa population qui fume, mais c'est aussi la région qui a connu le déclin de consommation le plus important lui valant d'être dans les objectifs. Elle devrait rattraper son retard sur l'Europe d'ici à 2025. Le plus mauvais élève est la région OMS de l'ouest du Pacifique, où près de la moitié des hommes sont toujours fumeurs.
L'OMS détaille les moyens peu onéreux à disposition des États pour promouvoir l'arrêt du tabac : la mise en place de consultations brèves et de lignes téléphoniques d'aide à l'arrêt du tabac. Il est rappelé que les pays peuvent aussi lutter efficacement contre l'épidémie de tabac en interdisant les publicités, le sponsoring et en augmentant les taxes sur ces produits. « Toutes ces mesures sont extrêmement coût-efficaces et représentent un retour sur investissement important », insiste l'OMS.
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