Depuis janvier 2019, 25 signalements d'effets sanitaires sévères liés à l'inhalation de protoxyde d'azote ont été notifiés aux réseaux d'addictovigilance. Des séquelles neurologiques sont à déplorer dans 10 des cas recensés.La plupart du temps, les usagers sont des hommes âgés de 18 à 34 ans. En 2018, 14 cas d'effets sanitaires sévères, dont un grave, avaient été comptabilisés.
La mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) et l'Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT) tirent la sonnette d'alarme face à cette forte augmentation du nombre d'intoxications. En décembre 2018, les sites TREND de Lille et de Bordeaux avaient déjà alerté sur la multiplication des bonbonnes vides retrouvées sur la voie publique.
Si le protoxyde d'azote utilisé dans un cadre médical, prisé par certains étudiants en médecine, est très contrôlé, le protoxyde d'azote vendu sous la forme de bonbonnes pour les siphons à chantilly ne fait l'objet d'aucune réglementation particulière.
Selon les données du premier Observatoire français des usages actuels de substances psychoactives chez les étudiants (enquête COSYS), les étudiants français présentent une prévalence d'usage très élevée de protoxyde d'azote : 6,2 % des étudiants et 3 % des étudiantes.
Des conséquences immédiates et à long terme
Les conséquences de la prise de protoxyde d'azote sont de plusieurs ordres. Lors de l'inhalation, le froid du gaz libéré directement depuis la cartouche peut occasionner des brûlures aux lèvres et à la gorge, voire causer des œdèmes pulmonaires pouvant entraîner le décès. Parmi les cas graves relevés par l'addictovigilance, on compte un grand nombre d'asphyxies et de troubles cardiaques induits, de perte de connaissance.
Les troubles de la déglutition induits par cette pratique sont aussi non négligeables, de même que les troubles neurologiques et les troubles psychiques (attaques de panique).
À plus long terme, la MILDECA met en garde contre les risques cardiovasculaires (troubles du rythme, hypotension…) et ceux liés à un déficit en vitamine B12 : des myélopathies souvent irréversibles, des paresthésies et des hyperhomocystéinémies.
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