L’OFDT note qu’« après une période de baisse entamée en 2002, l’expérimentation du cannabis à 17 ans est stable ». Selon les dernières enquêtes (2008 et 2011), 41,5 % de jeunes de cette tranche d’âge ont expérimenté le produit. En revanche, « l’usage régulier fléchit et concerne 6,5 % des jeunes de 17 ans contre 7,3 % en 2008, les garçons étant plus nombreux en proportion à déclarer un tel usage », souligne l’OFDT. Chez les adultes (18-64 ans), 32,8 % ont expérimenté le cannabis et 2,1 % sont des fumeurs réguliers. Parmi les 15-75 ans, 60 % considèrent que le cannabis est une substance dangereuse dès l’expérimentation, une proportion en hausse par rapport à 1999 (52 %).
En 2008, 35 000 personnes ayant consommé du cannabis ont été accueillies dans des structures spécialisées en addictologie, essentiellement des hommes adultes (80 %) faisant un usage intensif ou occasionnel. En 2010, selon les statistiques hospitalières, 61 000 journées d’hospitalisation ont été motivées par un problème avec le cannabis (diagnostic principal). L’OFDT souligne aussi que « conduire sous l’influence du cannabis multiplie par 1,8 le risque d’être responsable d’un accident mortel de la route », un risque multiplié par 15 en cas de consommation conjointe d’alcool et de cannabis. À la fin des années 2000, le nombre annuel de décès suite à un accident de la route imputable au cannabis est estimé à 175-190 décès. Le cannabis a été en cause dans plus de 90 % des interpellations. Depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance et la circulaire du 9 mai 2008, les personnes interpellées peuvent se voir ordonner un « stage de sensibilisation aux dangers de l’usage des stupéfiants » obligatoire et payant : 18 000 à 19 000 usagers (94 % de cannabis), soit 4 500 stagiaires par an en moyenne ont eu recours au dispositif.
Quant aux autres drogues illicites, l’OFDT observe une légère baisse par rapport à 2008 de l’expérimentation de la cocaïne parmi les jeunes de 17 ans, de 3,3 % à 3 % et concerne plus souvent les garçons que les filles (3,3 % contre 2,7 %). La consommation d’ecstasy poursuit sa baisse amorcée en 2002 dans cette tranche d’âge. Chez les plus âgés (18-64 ans), 3,8 % ont expérimenté la cocaïne en 2010. La proportion d’expérimentation d’héroïne, après une hausse entre 2005 et 2008, diminue également chez les jeunes de 17 ans. En 2011, elle concernait 0,9 % de ces jeunes. Chez les adultes (18-64 ans), 1,2 % avait déjà expérimenté l’héroïne en 2010 et 0,2 % (90 000 personnes) en ont consommé dans l’année.
Usagers problématiques.
L’OFDT estime le nombre d’usagers problématiques (usagers de drogues par voie intraveineuse ou usagers réguliers d’opiacés) à 230 000. Le profil de ces usagers est marqué par une grande précarité, une forte morbidité psychiatrique et un usage de multiples substances. En 2010, 58 000 consommateurs ont été vus au cours de l’année dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Près de 230 000 journées d’hospitalisation pour des personnes ayant comme diagnostic principal un problème avec les drogues illicites autres que le cannabis. Environ 45 000 personnes ont bénéficié de remboursements de médicaments de substitution aux opiacés au cours du premier semestre 2010, la BHD étant largement majoritaire (75 % contre 25 % pour la méthadone). Parmi les usagers de drogues injecteurs, la prévalence du VIH était de 7,2 %, celle du VHC de 36,4 à 47 %. Après avoir fortement chuté à la fin des années 1990, les décès par surdose ont, depuis 2003, de nouveau tendance à augmenter : 365 décès ont été recensés en 2011, un nombre « probablement sous-estimé », souligne l’OFDT. En 2011, 63 nouvelles substances de synthèses ont été répertoriées sur les sites Internet francophones dont 43 ont circulé au moins une fois sur le territoire français. Ces substances possèdent des structures moléculaires proches des substances interdites dont elles imitent les effets (ecstasy, amphétamines, cocaïne, cannabis).
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