Le bilan des politiques de lutte contre l'alcool publié par la Cour des comptes est sévère. « L’alcool est associé aux événements festifs, aux modes de vie et à la culture. Cet héritage social et culturel, renforcé par les enjeux économiques qui lui sont attachés, induit une tolérance générale vis-à-vis de la consommation d’alcool qui explique, pour une large part, la difficulté à définir et à mettre en œuvre dans la durée une politique intégrée de santé et de sécurité », indique d'emblée la Cour. Le rapport pointe les faiblesses de la politique de lutte contre l'alcool pourtant responsable de 49 000 décès par an.
Selon la Cour, l’État ne se donne pas les moyens d’infléchir les comportements à risque en n’agissant qu’imparfaitement sur les leviers disponibles : réglementation de la distribution, fiscalité, sanction de l’alcoolémie au volant, prévention et prises en charge sanitaires La Cour pointe par exemple les « remises en cause successives de la loi Evin » ou encore les actions de lobby qui « ne font pas l’objet d’un encadrement suffisant en France ». Le pilotage reste « encore flou » et n'existe pas de programme spécifique pour l’alcool contrairement au tabac.
La Cour recommande de faire de la lutte contre l'alcool une priorité de l'action publique. Elle recommande notamment d'augmenter « la fiscalité sur les boissons alcoolisées pour diminuer les consommations à risque » et de « supprimer l'autorisation d'introduction et de consommation sur le lieu de travail », avec des possibilités de dérogation en nombre limité dans l'année. La limitation de la publicité devrait concerner tous les supports y compris numériques (Internet, réseaux sociaux…) qui échappent actuellement à la réglementation, estime par ailleurs la Cour.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024