Repérer les signes précoces de détresse

Publié le 10/04/2012
Article réservé aux abonnés

« Environ un jeune par classe a un problème de consommation de drogue et c’est beaucoup plus dans les lycées professionnels », a rappelé Martine Daoust, rectrice de l’Académie de Poitiers au cours du colloque organisé par la MILDT. « Chez les jeunes qui présentent des troubles du comportement perturbateur, notamment sur un versant antisocial (violent ou transgressif), la probabilité est plus forte de prendre des produits », souligne Grégory Michel, professeur des Universités en psychopathologie à l’université Bordeaux Segalen. Pour intervenir rapidement sur ces problèmes de consommation de drogues,« les signes précoces de détresse chez les enfants doivent être impérativement repérés », préconise Myriam Cassen, psychologue clinicienne et fondatrice de l’institut Michel Montaigne. « Il est vital que l’on repère très vite la question des attachements "insecure" et des traumatismes psychiques de façon à pouvoir intervenir précocement », ajoute-t-elle. Sur le terrain, « les professionnels doivent savoir abaisser le niveau de leur seuil d’exigence pour rendre moins compliqué la rencontre avec le jeune, afin que ce dernier puisse venir sans être reconnu malade, sans avoir préalablement décidé d’arrêter », considère Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération addiction. « Il faut surtout prendre le temps de réfléchir à l’environnement addictogène dans lequel sont ces enfants pour déterminer le contre poids dont ils ont besoin », poursuit-il. Maud Pousset, directrice générale de l’OFDT insiste sur une nécessaire approche multimodale intégrant aussi bien les parents, l’école que des élèves « pairs ». Evaluée dans le cadre du programme INCANT (essais multicentrique dans 5 pays européens dont la France), la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) peut être une solution. Mais en raison de son coût elle ne pourra être proposée qu’aux cas les plus lourds, évoque le Dr Olivier Chan, psychiatre, responsable médical du centre Emergence (Institut mutualiste Montsouris). Pour améliorer la communication entre parents et enfants, certains programmes spécifiques se sont largement démocratisés dans les pays anglo-saxons. En France, ils existent en nombre mais s’avèrent beaucoup moins structurés qu’à l’étranger, constate l’australien Ulrich Hartig qui en développe l’un d’eux en Europe (Programme d’entraînement parental positif – Triple P).

 D. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9112