Généralités
La toxicomanie fait appel à des produits de plus en plus variés, se présentant de multiples façons, et dont le mode d’administration ne connaît pas de limites. Deux drogues illicites en constante augmentation dominent : le cannabis et la cocaïne. L’apparition de nouvelles substances ne fait qu’accentuer la complexité des tableaux cliniques. La physiopathologie des complications cardiovasculaires est complexe, face à une polytoxicomanie souvent associée ou par les excipients ajoutés à ces drogues.
Les substances illicites
1. Le cannabis vient en tête des produits illicites consommés dans notre société. En 2009, plus de la moitié des jeunes de 18 ans l’avaient expérimenté en France.
La composition chimique de Cannabis sativa indica (chanvre indien) est très complexe. Les principales substances responsables d’effets pharmacologiques chez l’homme sont le D9-tétrahydrocannabinol (D9-THC) et, à un degré moindre, le D8-tétrahydrocannabinol et l’acide D9-tétrahydro canna binolique (transformée D9-THC lors de la combustion).
Il peut se présenter sous 3 formes :
- l’herbe (la marijuana) : se fume généralement mélangée à du tabac ;
- le haschisch (shit) : il s’agit d’une résine obtenue à partir de sommités fleuries de la plante. Il se présente sous forme de plaques compressées, barrettes de couleur verte, brune ou jaune selon les régions de production. Il se fume généralement mélangé à du tabac. Il s’agit de ce que l’on appelle « le joint ».
- l’huile : il s’agit d’une préparation plus concentrée en principe actif, consommée généralement au moyen d’une pipe ; actuellement son usage est peu répandu.
Il fut introduit en Europe au début de XIXe siècle par les soldats de Bonaparte.
Un mode de consommation particulière est le bang : il s’agit d’un foyer en aluminium dans lequel est placé le produit en combustion surmonté d’un tube pour inhaler la fumée. Les usagers de cannabis vont bien au-delà du simple joint qu’on se repasse dans une convivialité paisible. Les jeunes inventent de plus en plus de méthodes pour optimiser et potentialiser les effets de la consommation. Le bong, que les jeunes français appellent communément « bang », en est sans doute une des illustrations les plus spectaculaires. Cette pratique est en pleine expansion, avec des effets de plus en plus violents et des conséquences somatiques inquiétantes.
2) La cocaïne se présente sous forme d’une fine poudre blanche. Il s’agit d’un alcaloïde extrait de la feuille de cocaïer ou erytroxylon (Erythoxylon coca) buisson poussant à l’état sauvage dans la cordillère des Andes, principalement sur le versant oriental, à des altitudes variant entre 300 et 2 000 mètres. Il existe sous deux formes : sous forme d’hydrochloride et sous forme de base libre.
La cocaïne hydrochloride peut être prise oralement, par voie intraveineuse, intranasale (prisée ou sniffée), voire intravaginale ou intrarectale.
La forme libre fond à 98 degrés ce qui lui permet d’être fumée. Elle est appelée aussi « crack » du fait du bruit qu’elle produit lorsqu’elle est chauffée.
Elle est métabolisée par le foie et éliminée par les urines. Ses métabolites sont détectables dans le sang ou les urines jusqu’à 24 à 36 heures et surtout, l’analyse des cheveux est un excellent marqueur de l’usage de cette drogue, dans les semaines ou les mois qui ont précédé.
3) L’héroïne est un opiacé puissant obtenu à partir de la morphine, contenue dans le latex du pavot (Papaver somniferum) après sa floraison ; elle se présente sous forme d’une poudre blanche et peut s’injecter en intraveineux, se sniffer ou se fumer. La dépendance s’installe rapidement et la consommation augmente rapidement jusqu’à souvent l’overdose entraînant la mort par insuffisance respiratoire.
4) Le LSD ou diéthylamide de l’acide lysergique est obtenu à partir de l’ergot de seigle (champignon parasite du seigle). Un « trip » contient entre 50 et 400 µg de LSD. Sa particularité consiste en des hallucinations qui sont aussi imprévisibles qu’incontrôlables. Le LSD peut se présenter sous la forme de comprimés de différentes couleurs, de petits morceaux de buvard, d’un liquide transparent, de capsules, comprimés et petits carrés de gélatine.
5). L’ectasy et autres drogues : il s’agit à l’origine de la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), fabriquée en 1912 à des fins militaires. Elle se présente sous forme de comprimés dont la composition varie car mélangée à d’autres substances (amphétamines, analgésiques, caféine, amidon…). Elle est particulièrement dangereuse pour les personnes ayant des pathologies associées comme l’asthme, l’épilepsie, le diabète et des troubles du rythme cardiaque.
Le GHB (Gamma hydroxybutyrate de sodium) connu sous de nombreuses appellations dont les plus courantes sont GBH, Liquid Ecstasy, Fantasy, GammaOH…, est une drogue festive de plus en plus utilisée dans les raves parties. Il ne faut jamais associer d’alcool à une prise de GHB. L’alcool et le GHB se potentialisent, et le risque arrêt respiratoire et de mort est important.
Les produits de substitution.
Le chlorhydrate de méthadone (Méthadone) est le « traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique ». Il peut entraîner un flush facial, une bradycardie, des palpitations, ou une hypotension artérielle symptomatique.
La buprénorphine (Subutex) est un médicament exclusivement réservé au traitement de la pharmacodépendance majeure aux opiacés. Des cas d’hépatite aiguë grave ont été rapportés lors de mésusage, notamment par voie intraveineuse. Ce produit peut provoquer une hypotension orthostatique. D’autres effets vasculaires peuvent survenir lors d’utilisation intra-artérielle, intraveineuse, voire sous cutanée.
ADRESSES UTILES :
http://www.drogues.gouv.fr/comprendre-laddiction/risques/effets-et-dang…
http://www.narcotiquesanonymes.org/
http://cyberpharmacie.free.fr/drogues.htm
Ecoute cannabis :0 811 91 20 20
Drogues Info Services: 0 800 23 13 13
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