Saisine de l'Ordre

Cette sortie a eu lieu sous le regard étonné de deux confrères anesthésistes, également présents, qui se sont gardés d'entrer dans la polémique, sans cacher toutefois leur agacement. « Je ne vais pas vous dire que les anesthésistes-réanimateurs sont meilleurs ou moins bons que les MIR, je n'oserai pas et je trouve cela assez surprenant [de le faire] », a répliqué le Pr Marc Leone, chef du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital Nord de Marseille. Le Pr Hervé Bouaziz, à la tête de la Société française d'anesthésie réanimation (SFAR), a estimé que ce débat n'avait « pas d'intérêt ». « Ce n'est pas ce que les sénateurs et la population française attendent de cette audition », a-t-il recadré.

Il n'empêche. Quelques jours plus tard, l'ensemble des instances* de la spécialité d'anesthésie-réanimation et de médecine péri-opératoire (dont la SFAR) ont « fermement condamné » les déclarations du Pr Éric Maury. « Au-delà d’être mensongers, peu déontologiques et encore moins confraternels, ils portent une vision politique altérée et clivante en cette période tendue, jugent-elles. L’heure n’est pas à la division entre anesthésistes-réanimateurs et intensivistes, qui pourrait remettre en cause l’ensemble du travail effectué face à la plus grande crise sanitaire du XXIe siècle. »

Estimant que les propos du président de la SRLF ont, à plusieurs reprises ces derniers mois, « porté atteinte à la dignité des anesthésistes-réanimateurs en mettant en doute la qualité de leur pratique et de leur formation », les représentants de la spécialité ont décidé de saisir l’Ordre des médecins.

* CNP d’anesthésie-réanimation médecine péri opératoire, Collège national des anesthésistes-réanimateurs, SFAR, Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (SNARF), Syndicat national des jeunes anesthésistes-réanimateurs (SNJAR), Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-e), Syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires (SMARNU).