Le 24 mars dernier, les CHU d’Angers, de Nantes et l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO) ont signé conjointement la charte « Cancer et Emploi » élaborée par l’INCa en 2016 et déjà signée par 50 entreprises en France. « En Pays de la Loire, le cancer, c’est 136 000 personnes, soit 4 % de la population et 50 000 personnes en âge de travailler d’après le registre du cancer », indique le Pr Yves Roquelaure, chef de service au Centre de consultations de pathologie professionnelle et santé au travail au CHU d’Angers. « Or, si près des deux tiers des personnes retravaillent après un cancer, seulement la moitié reprend le même travail, 17 % en changent, la moitié dit être en difficulté dans son parcours de l'après cancer et 25 % rapporte des baisses de revenus », ajoute-t-il.
Une charte d’ambition territoriale
Fondée sur 11 principes et engagements opérationnels (cf. encadré), la charte « Cancer et Emploi » entend favoriser le maintien et le retour à l’emploi en limitant les principales difficultés rencontrées par les salariés et leurs employeurs : appréhension de la maladie, méconnaissance des traitements en constante évolution, de leurs effets, des dispositifs d’accompagnement déjà existants, ou encore manque de communication et d’anticipation… Des difficultés qui peuvent mener à une désinsertion professionnelle. « Il peut aussi persister des séquelles parfois invalidantes dans le parcours professionnel, et le sentiment de détresse, la fatigue et les troubles cognitifs liés aux chimiothérapies peuvent poser des problèmes d'efficacité, d’efficience qui nécessitent un accompagnement et surtout d'être connus par les employeurs », ajoute le Pr Roquelaure.
« Pour la première fois, cette charte est signée dans le cadre d’une dynamique territoriale qui s’inscrit au-delà de chacun des établissements qui la signe pour ses propres salariés, dans le but d’apporter une réponse collective », indique Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers. Elle viendra compléter des dispositifs déjà mis en place par les trois structures, notamment les cellules pluridisciplinaires qui accompagnent les salariés.
Un programme de recherche pour faciliter le retour à l’emploi
Les trois établissements signataires pourront, de plus, s’appuyer sur les travaux du site de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) ILIAD, un consortium porté par les deux CHU et l’ICO, qui développe notamment le programme ReWork-Qol. Sous la coordination du Pr Roquelaure et de la Dr Florence Molinié, ce projet de recherche vise à définir et évaluer les risques de désinsertion professionnelle pour des personnes touchées par le cancer. L'objectif final étant de proposer des outils qui permettent d’anticiper au mieux les difficultés de maintien ou de retour à l’emploi.
Ce travail ambitionne également de préfigurer un réseau de partenaires publics, privés et associatifs afin de soutenir les entreprises dans cette démarche et de décliner le programme de la charte « Cancer et Emploi » en région. « Il s’agit de construire une structure de coordination et de commencer à constituer un réseau territorial, peut-être dans le Maine-et-Loire, qui sera ensuite étendu à l'ensemble des Pays de la Loire pour mobiliser les administrations, les collectivités locales, les grandes entreprises mais aussi les PME et les TPE en s'associant aux services de santé », conclut le Pr Roquelaure.
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