La 11e édition des Rencontres de la cancérologie française (RCFr) a abordé l’anticipation des points de vue thérapeutique, technologique, organisationnel, politique…, mais aussi sous l’angle du patient et de la maladie.
Un partenariat avec l’École polytechnique
Dans le domaine technologique, un partenariat a été passé cette année avec l’École polytechnique, qui possède un institut d’ingénierie biomédicale et collabore avec des praticiens hospitaliers. Elle développe ainsi des recherches en bio-ingénierie qui peuvent concerner la cancérologie. Par exemple, une étude sur la polarisation de la lumière a débouché sur la mise au point d’un système innovant d’imagerie pour le diagnostic précoce du cancer. « En mesurant précisément les propriétés de polarisation des tissus, il est possible de détecter un cancer de l’utérus ou des risques de grossesse prématurée », explique Benoît Deveaud, directeur adjoint de l’enseignement et de la recherche de l’École.
Dépistage : généralistes investis… et patients méfiants
Sur la prévention et le dépistage, une enquête a été réalisée en ligne auprès des généralistes, du 2 octobre au 12 novembre derniers, par legeneraliste.fr. Si 42 % des 108 médecins participants se sentent responsabilisés par les pouvoirs publics sur ces questions, 90 % considèrent que leur rôle n’est pas suffisamment valorisé. Pourtant, ils s’investissent… ce qui n’est pas toujours le cas des patients, comme le relève le Pr Véronique Trillet-Lenoir, présidente des RCFr : « Cette enquête montre qu’il faut travailler le lien de confiance entre les médecins traitants et la population, car si 81 % d’entre eux sont favorables à la vaccination contre les infections à papillomavirus humain, seulement 15 à 20 % de jeunes filles sont vaccinées. De même, alors qu’ils sont 95 % à inciter leurs patients à réaliser le test immunologique pour détecter le cancer du côlon, le taux de participation au dépistage n’est que de 33 %. Il va falloir corriger ce déficit de confiance des citoyens envers le corps médical, avec de l’éducation, de la consultation citoyenne… »
Vers un changement sociétal pour la prévention des cancers ?
En écho aux premiers états généraux dans ce domaine qui se sont tenus le 21 novembre, la prévention des cancers a également été abordée. « En France, 40 % des cancers, dont 20 % attribuables au tabac et 8 % à l’alcool, pourraient être évités par des mesures de prévention adaptées, affirme le Dr Béatrice Fervers, coordinatrice du département Cancer Environnement du centre Léon-Bérard (Unicancer, Lyon). Les connaissances doivent être mieux transmises aux différents publics pour leur permettre de comprendre et de faire des choix éclairés. Mais la société est-elle prête à changer ? » Est-elle prête à en supporter le coût ? En effet, poursuit-elle, « l’enjeu est d’augmenter aujourd’hui les dépenses de la prévention, tout en sachant que nous allons continuer à avoir autant de cancers à traiter pendant encore vingt ou trente ans, conséquence des expositions d’hier et d’aujourd’hui ». Néanmoins, au regard des baisses d’incidence déjà observées dans certains cancers (col de l’utérus, œsophage, ORL, poumon chez l’homme) où des mesures ont été prises (vaccination HPV, baisse du tabagisme et de la consommation d’alcool), la prévention semble bien la première arme de lutte contre le cancer.
D’après la conférence de presse des RCFr, le 27 novembre 2018
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