Le projet était dans les cartons depuis un an… Le nouveau pôle sport et cancer du centre Oscar Lambert de Lille est désormais opérationnel.
Lancé en partenariat avec la fédération Cami sport et cancer et le soutien financier de Malakoff-Médéric, ce nouveau pôle permet de proposer aux patients des séances d’activités physiques bi-hebdomadaires, encadrées par un entraîneur médico-sportif spécialement formé.
« On dispose aujourd’hui de données solides sur les bienfaits du sport chez les patients traités pour un cancer », souligne le Dr Laurence Vanlemmens, oncologue au centre Oscar Lambert. « En tant que soin de support, l’activité physique améliore le bien-être du malade et l’image du corps. Elle réduit la fatigue et favorise la réinsertion sociale, explique-t-elle. Mais elle constitue également un véritable traitement non médicamenteux. Le sport réduit les effets secondaires des traitements, les douleurs de type arthralgiques, et les problèmes de sommeil. »
Des études ont aussi mis en évidence une diminution de 50 % des récidives pour les cancers du sein, du colon et de la prostate, et une baisse de la mortalité de 35 %. Pour être efficace, l’activité physique doit être soutenue et intense. D’où la nécessité d’être encadrée par un professionnel.
Un programme de 6 à 12 mois
Au centre Oscar Lambret, les patients qui ne présentent pas de contre-indications sont accompagnés à raison de deux fois par semaine par Hervé Mocaer, éducateur médico-sportif spécialisé en oncologie. « Je réalise avec chacun un bilan initial en lien avec le médecin, pour évaluer sa résistance physique, sa souplesse. Des séances collectives d’une heure sont alors proposées pour une durée de 6 à 12 mois, avec une évaluation chaque trimestre », explique-t-il.
Les patients qui ont déjà pu bénéficier de ce programme en ont une impression très positive, à l’image d’Isabelle, traitée depuis un an au Centre Oscar Lambret : « Au départ, j’ai tenté de pratiquer seule de la marche. Mais j’avais du mal à évaluer l’effort que j’étais capable de fournir, confie-t-elle. Ici, nous sommes encadrés par un professionnel qui dose l’effort. Et la pratique collective est très motivante. En voyant les progrès réalisés par les autres, on se dit que c’est possible. »
Robert, opéré d’une tumeur au colon, a pu remonter la pente grâce au sport : « quand on quitte sa chambre pour aller à la salle de gymnastique, on revit ! C’est un véritable bonheur de se réapproprier son corps et de se dire : je suis capable de faire ça. »
Les effets bénéfiques sont incontestables. Reste à savoir si cet accompagnement pourra se développer de façon pérenne. Ce pôle sport et cancer est financé pour une durée de deux ans par Malakoff-Médéric. Ensuite, c’est l’assurance maladie qui devrait prendre le relais. La loi de Santé avait inscrit le sport sur ordonnance dans le parcours de soins. Dans la pratique, les décrets d’application instaurant un tarif pour l’activité sportive ne sont toujours pas sortis. Sans prise en charge financière, cette belle initiative risque de n’être qu’un effet d’annonce…
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