De nombreuses études chez des fumeurs (ou anciens fumeurs) ont cherché à évaluer l’impact que pourrait avoir le dépistage du cancer du poumon sur le taux de mortalité. Récemment, en 2018, l’essai européen Nelson réalisé chez plus de 15 000 individus et évaluant un dépistage par tomodensitométrie, versus observation, a montré une réduction de 26 % du taux de mortalité par cancer du poumon chez les hommes, à 10 ans de suivi, et de 39 à 61 % dans le sous-groupe de femmes. « Le dépistage du cancer du poumon a montré une réduction de la mortalité par cancer et de la mortalité globale, précise le Pr Sébastien Couraud (CH Lyon Sud). On pourrait sauver jusqu’à 7 500 vies par an en France avec l’incorporation d’une stratégie de dépistage du cancer du poumon ».
Différentes techniques de détection
« Notre projet est d’intégrer l’imagerie scanographique, les marqueurs biologiques (micro ARN, CTC et protéines) et l’intelligence artificielle à travers des algorithmes permettant de définir le rythme de suivi du patient ». Ainsi, bien qu’aucun programme de dépistage organisé du cancer du poumon ne soit d’actualité en France suite à l’avis négatif rendu par la HAS en 2016, plusieurs projets cherchent à améliorer le dépistage et le diagnostic des cancers pulmonaires.
4 projets sélectionnés pour un financement de 650 000 euros
Développé par le laboratoire Astra Zeneca, le programme EXPLORE a pour objectif de soutenir les projets de recherche mis en place dans ce domaine. Ainsi, un comité scientifique prestigieux composé de 11 experts de la discipline - tels que les Pr Sébastien Couraud, Paul Hoffman et David Pérol (Léon Bérard, Lyon) - a évalué 21 projets, parmi lesquels 4 ont été retenus et recevront un financement à hauteur de 650 000 euros :
• Le projet Da Capo, du Pr Charles-Hugo Marquette (CHU de Nice) va mettre en place une plateforme numérique pour retracer le parcours clinique des patients de l’incitation au dépistage à leur prise en charge pour en identifier les difficultés et les anomalies.
• Le projet LungScreenCT de Stéphanie Lopez (université Côte-d’Azur) a pour objectif la construction d’un outil d’aide au diagnostic du cancer du poumon grâce à l’intelligence artificielle.
• Le projet Acapulco de Franck Le Duff (Corse) proposera un dépistage annuel par tomodensitométrie à faible dose aux personnes de 50 à 74 ans avec un passé tabagique important, résidant en Corse et acceptant un sevrage tabagique.
• Le projet Ilyad du Pr Sébastien Couraud va évaluer, auprès de 23 000 personnes travaillant aux Hospices Civils de Lyon, différentes modalités de sollicitation au dépistage afin d’en optimiser la participation.
D’après la conférence de presse du laboratoire Astra Zeneca, le 27 septembre 2019.
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