« La recherche, dans tous ses aspects est le socle fondamental d’une lutte efficace contre le cancer », a tenu à rappeler le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer en préambule du 17e colloque de la recherche de l’association. En ouverture, ce rendez-vous a mis en lumière plusieurs travaux de recherche soutenus par la Ligue contre le cancer en région Bourgogne. Le Dr Carmen Garrido, directrice de recherche à l’unité INSERM U866 de la faculté de médecine de Dijon a ainsi évoqué ses travaux actuellement menés autour de la protéine HSP110, qui constitue à la fois un biomarqueur et une cible thérapeutique dans les cancers du côlon de type MSI (environ 15 % de cas).Le criblage en cours d’une banque de molécules chimiques doit permettre à termes d’identifier des molécules mimant l’action de cette protéine HSP mutée qui constitue par ailleurs un marqueur de (bon) pronostic. Dans le champ de la prise en charge du cancer de la prostate, le Dr Gilles Crehange, responsable du centre de recherche clinique au Centre François Leclerc (CGFL) de Dijon, a par ailleurs démontré l’intérêt des nanotubes de titanates et taxanes pour augmenter l’efficacité de la curiethérapie, notamment dans le cas de tumeurs à hauts risques (hypoxiques, radiorésistantes). Pour un usage clinique, il reste désormais à « étudier finement les capacités d’élimination des nanotubes qui sortent de la tumeur et vérifier l’absence de toxicité à plus long terme », ajoute-t-il.
Classification moléculaire
Parmi les nombreuses autres présentations du colloque, signalons celle du Pr Pierre-Laurent Puig (INSERM S1147 – Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris) qui a fait le point sur les travaux du Consortium international de sous-typage du cancer colorectal. Un ambitieux projet soutenu par la Ligue qui définit pour la première fois au niveau international la classification moléculaire d’un type de cancer. « Cette stratégie permet d’aboutir à un standard largement reconnu et partagé par la communauté scientifique », précise-t-il. Les travaux du consortium doivent entre-autres permettre de « définir un prédicteur fiable des sous-types consensus, utilisables pour les études cliniques et à terme pour la routine clinique », indique le Pr Puig. Ce colloque de Dijon fut aussi l’occasion de dresser un bilan du programme « cartes d’identité des Tumeurs » (CIT) qui vise à dresser un « catalogue exhaustif des anomalies moléculaires par type de cancer » et qui a déjà permis d’annoter près de 14 000 tumeurs humaines dans une vingtaine de pathologies cancéreuses.
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