Alors qu’il existait jusqu’à présent peu d’alternatives thérapeutiques dans les cancers rares avec fusion NTRK (Neurotrophic Tyrosine Receptor Kinase), deux inhibiteurs des récepteurs TRK (Tropomyosin Receptor Kinase), le larotrectinib (Vitrakvi) et l’entrectinib (Rozlytrek), ont montré un bénéfice important, y compris chez les enfants.
Chez 153 patients, enfants et adultes, atteints d’une tumeur avec gène de fusion NTRK, le larotrectinib a mis en évidence un taux de réponse de 79 %, avec 88 % de patients en vie à un an et une survie globale atteignant 44,4 mois (1). « Globalement, 70 % des patients traités par ces inhibiteurs ont une régression volumétrique majeure de leur maladie, avec des durées de réponse prolongées et une médiane de survie sans progression autour de 20 mois, confie le Pr Jean-Yves Blay, du centre Léon Bérard à Lyon. C’est une révolution majeure pour ces patients ».
Vers une oncologie plus transversale
Si le larotrectinib et l’entrectinib sont approuvés aux États-Unis par la Food and drug administration (FDA), le premier dispose en France d’une autorisation temporaire d'utilisation de cohorte et le second est accessible grâce à un essai clinique. En Europe, le larotrectinib a également été homologué en septembre dans les tumeurs solides localement avancées ou métastatiques présentant une fusion NTRK, chez l’adulte et l’enfant. « Il s’agit d’une nouvelle forme d’oncologie très transversale, où l’anomalie moléculaire oriente la décision thérapeutique quel que soit l’organe d’origine du cancer », souligne le Pr Blay.
Néanmoins, se pose la question de la détection des protéines TRK, dont la technique de référence est le séquençage de nouvelle génération (NGS). Mais cette dernière n’est pas à la portée de tous les laboratoires. « La stratégie en deux temps, recourant initialement à l’immunohistochimie puis si besoin au NGS, est financièrement raisonnable mais mobilise plus de ressources », suggère le Pr Blay.
(1) DM Hyman et al., ESMO 2019, abstract 445PD
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