En cas de cancer prostatique métastatique résistant à la castration, plusieurs médicaments ont montré leur efficacité, en particulier en termes de survie globale. Ce fut le cas en 2014 de l’abiratérone et de l’enzalutamide (inhibiteurs de l’axe du récepteur des androgènes). L’abiratérone avait déjà montré, dès 2010, son efficacité chez des patients à un stade très avancé, quand la maladie avait progressé après castration et après chimiothérapie. Une étude présentée en septembre 2014 démontre qu’il améliore non seulement la survie sans progression mais aussi la survie globale chez des patients résistants à la castration et naïfs de chimiothérapie (3).
L’enzalutamide, qui avait également fait la preuve de son efficacité chez des patients métastatiques résistants à la castration et prétraités par chimiothérapie a, également en 2014, fait la preuve de son efficacité chez les patients n’ayant pas reçu de chimiothérapie et qui sont asymptomatiques. Les bénéfices se mesurent également en termes de survie globale et de survie sans progression (4).
« On utilise l’un ou l’autre de ces médicaments selon leur profil de tolérance, souligne le Pr Fizazi. En sachant par exemple qu’il vaut mieux prescrire l’enzalutamide en cas de contre-indication aux corticoïdes, l’abiratérone devant s’accompagner d’une prescription de prednisone et qu’il faut être prudent avec l’enzalutamide chez les patients présentant des antécédents d’épilepsie ».
Mais les patients qui présentent un cancer métastatique résistant à la castration peuvent également être résistants à ces deux molécules. Une étude présentée à l’ASCO en juin 2014 soulève une hypothèse sérieuse, selon laquelle on pourrait identifier les patients qui ne répondent pas à ces deux médicaments. En effet, le variant d’épissage du récepteur des androgènes AR-V7 ne possède pas le domaine de liaison aux androgènes et constituerait un des mécanismes potentiels d’échappement à l’hormonothérapie (5). Sa présence dans les cellules tumorales circulantes pourrait être utilisée comme marqueur prédictif de non réponse à l’hormonothérapie, et ce grâce à une simple prise de sang. Hypothèse qui reste à conforter par des études plus larges.
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