Cette tumeur qui se développe aux dépens du placenta affecte 1 grossesse sur 10 000. Le Centre de référence pour les maladies trophoblastiques (Lyon) accompagne leur prise en charge en France. Ce centre doit son existence à l’Institut National du Cancer (INCa) qui a permis de le structurer et d’asseoir sa renommée sur le plan international.
Il traite chaque année de 100 à 150 tumeurs trophoblastiques à faible risque de résistance et une quinzaine à haut risque. Le traitement fait appel à la monothérapie par méthotrexate (faible risque), la polychimiothérapie avec 5 molécules administrées simultanément (risque plus élevé) ou à la chirurgie par ablation de l’utérus. Globalement tous traitements confondus, 95 % des patientes sont guéris mais au prix d’une chimiothérapie aux effets dévastateurs ou d’une chirurgie qui ne permet plus, à ces jeunes femmes en âge de procréer, de vivre de nouvelles grossesses a regretté le Pr Benoit You (Oncologue au Centre de Référence).
C’est grâce à la persévérance du Pr François Golfier, Président du Centre de référence, et du Pr Benoit You, Oncologue au Centre de référence, que les tumeurs trophoblastiques gestationnelles, des tumeurs rares, ont pu enfin avoir accès à l’immunothérapie « moderne » au travers de l’essai TROPHIMMUN.
TROPHIMMUN, un essai académique
Cet essai académique montre l’engagement fort de l’alliance Merck-Pfizer et leur confiance dans la recherche de maladies rares comme les tumeurs trophoblastiques gestationnelles.
L’objectif de l’essai TROPHIMMUN consiste à évaluer l’efficacité de l’avelumab sur la normalisation du taux d’hCG chez des patientes atteintes de tumeurs trophoblastiques résistantes à une mono ou polychimiothérapie.
Les résultats présentés et ovationnés à l’ESMO concernent les six premières patientes de la cohorte A (résistance à une monothérapie par méthotrexate). Trois patientes ont été « potentiellement » guéries avec l’avelumab. En témoigne le taux d’hCG qui s’est normalisé sous immunothérapie et l’absence de rechute après un an de recul. Trois patientes ont résisté à l’avelumab. Elles ont été soumises à une nouvelle chimiothérapie pour deux (02) d’entre elles et à une intervention chirurgicale pour la troisième.
Selon le Pr You, les résultats globaux des 15 patientes de la cohorte A (résistance au méthotrexate) et des 15 patientes de la cohorte B (résistances à la polychimiothérapie) seront disponibles en 2019. Ils permettront alors de « statuer » sur l’efficacité de l’avelumab sur ces tumeurs rares et d’envisager les prochaines séquences thérapeutiques par exemple associer en 1re ligne de traitement l’avelumab au méthotrexate pour améliorer plus rapidement le pronostic des patientes (30 %) résistantes au méthotrexate.
Entretien avec le Pr Benoit YOU - Centre de référence pour les maladies trophoblastiques, Lyon
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