Ce notable a inspiré Flaubert et Balzac. Et si l’on use aujourd’hui du plus-que-parfait pour évoquer la figure tutélaire du médecin de campagne, c’est parce qu’elle est devenue dans nos contrées presque aussi rare que celle du curé. Non que le corps médical ait complètement déserté la ruralité. Mais il s’y fait de plus en plus désirer, obligeant les édiles à rivaliser d’imagination pour réenchanter l’exercice de la médecine au niveau du canton. Dans bien des endroits, la situation est critique. Et la position des élus locaux paradoxale. Alors que les maires ne comptent pas la santé dans leurs attributions, c’est un peu en braconniers qu’ils se sont avancés sur le terrain mouvant de l’accès aux soins. Pas le choix. Il fallait répondre aux inquiétudes de leurs administrés, dans ces zones qui allient population vieillissante et densité médicale déclinante.
Ce contexte inédit a poussé les acteurs locaux à réinventer (presque) tout seuls les règles du jeu. Ce sont eux qui, les premiers, ont favorisé le travail pluridisciplinaire en maisons de santé, actant la fin de l’exercice en solo. Eux qui ont déployé au niveau communal un service public de santé, prêtant des locaux professionnels ou les louant pour pas cher et mettant en place des bourses pour attirer les jeunes pousses de la profession. Les plus audacieux ont ensuite fait tomber le tabou de la médecine salariée, sortant le centre de santé du ghetto idéologique dans lequel il était jusque-là cantonné. Ces initiatives sont parfois brouillonnes et certaines font fi des souhaits réels des praticiens. Mais incontestablement, les laboratoires du terroir ont fait avancer la réflexion sur les mille et une façons de remédicaliser un désert médical et partant de pratiquer la médecine. Il vaudrait mieux d’ailleurs que le succès soit au rendez-vous. Car la prochaine transgression dont rêvent les élus locaux vise la liberté d'installation…
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