Implants mammaires : la FDA recense 359 cas de lymphomes (LAGC) dont 9 décès

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Publié le 23/03/2017
implants mammaire

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Crédit photo : S. Toubon

L'agence américaine des médicaments (FDA) a reçu, au 1er février 2017, 359 notifications de lymphomes anaplasique à grandes cellules (LAGC) qui seraient associés à des implants mammaires (AIM), dont neuf mortels.

La plupart des cas ont été constatés chez des femmes dont les implants avaient une surface rugueuse (203, vs 28 à la surface lisse). Le contenu de l'implant semble indifférent : 186 étaient remplis de silicone, 126 de solution saline. Parmi les symptômes les plus fréquents : des épanchements (158 sont recensés, soit 44 % des notifications), des masses autour de l'implant (6 %), et une contracture capsulaire (6 %). Pour 81 femmes, ces implants avaient été posés dans le cadre d'une chirurgie esthétique, et pour 48, dans celui d'une reconstruction (et 230 cas ne sont pas renseignés). Des chiffres probablement sous-estimés, note la FDA.

« Toutes les informations que nous avons suggèrent que les femmes avec des implants ont un risque très bas, mais un risque accru de développer un cancer par rapport aux femmes n'ayant pas d'implants mammaires », commente l'Agence américaine, qui rejoint les conclusions de l'Organisation mondiale de la santé selon lesquelles le LAGC est une « forme rare de lymphome pouvant se développer avec des implants mammaires ». L'Institut national du cancer (INCa) concluait aussi en mars 2015 à l'établissement clair d'un lien entre la survenue de LAGC et le port d'un implant mammaire.

L'Australie avait rapporté 46 cas confirmés de LAGC-AIM en décembre 2016, dont 3 décès.

32 cas en France

En France, le dernier point de l'Agence nationale de sécurité du médicament, en juillet 2016, faisait état de 29 cas depuis 2011, diagnostiqués en moyenne après 13 ans d'implantation. Une augmentation jugée régulière, lit-on. Depuis, trois nouveaux cas ont été recensés portant le bilan à 32 cas, a indiqué l'ANSM au « Quotidien ». Les produits de la marque Allergan étaient sur-représentés. Des études de biocompatibilité sont toujours en cours à l'Agence. 

Dans un avis d'experts daté du 1er septembre 2016, l'INCa considérait nécessaire d'explorer la potentielle association entre texturation de l'implant et LAGC-AIM. Mais ne recommandait pas une explantation préventive. En cas de suspicion, face à des signes fonctionnels ou physiques, l'INCa préconise de réaliser en première intention une échographie et en deuxième intention une IRM. En cas de découverte d'un épanchement péri-prothétique ou d'une masse, une cytoponction (ou biopsie) doit être réalisée. Et en cas de confirmation du diagnostic anatomopathologique, la patiente doit être adressée à un hématologue. 


Source : lequotidiendumedecin.fr