Parmi les points forts du congrès, des petites études de cohorte observationnelles ont montré pour la première fois, un lien entre l’immunothérapie anticancéreuse par les agents CTLA4, anti-PD1 et PD1 et l’apparition de maladies auto-immunes rhumatologiques. Une étude française du Club rhumatismes et inflammation (CRI) a notamment relevé six cas de polyarthrite de type rhumatoïde séropositive après administration d’anti-PD1 (nivolumab, penbrolizumab).
La polyarthrite rhumatoïde à l’honneur
Plusieurs études ont confirmé le lien entre l’obésité et l’augmentation du risque incident de polyarthrite rhumatoïde (PR). Les avancées thérapeutiques, une prise en charge plus précoce ont également permis de diminuer la fréquence de la chirurgie prothétique. D’après les données du registre danois, les prothèses totales de genou ou de hanche ont nettement diminué à partir du début des années 2000, après l’arrivée des premières biothérapies. Des données rassurantes ont été aussi révélées quant au lien possible entre biothérapies et risque de cancer. Les résultats issus du registre national suédois ont montré que le risque de présenter une tumeur solide ou hématologique, en excluant les cancers cutanés, hors mélanome, n’était pas significativement différent que les patients PR soient traités par une biothérapie ou par un DMARD.
Des résultats dans le rhumatisme psoriasique
La session sur le rhumatisme psoriasique a été l’occasion de mettre en avant les résultats des nouveaux traitements ciblant l’axe IL-23/IL-17 : effet de l’ustékinumab sur les enthésites, données à 2 ans du sécukinumab et efficacité du guselkumab après 24 semaines de traitement… Des études observationnelles ont par ailleurs, souligné l’importance de bien évaluer et prendre en charge les comorbidités et la douleur chez les patients souffrant de rhumatisme psoriasique car elles ont un impact négatif sur la réponse et l’adhésion au traitement.
De même, de nombreuses communications ont mis en évidence l’influence de la fibromyalgie sur l’évolution de l’activité des rhumatismes inflammatoires. Cette association est assez fréquente et notamment, dans la spondylarthrite axiale, il y a un risque de classer les patients souffrant de fibromyalgie et rapportant des hauts niveaux de douleur et de handicap comme réfractaires aux anti-TNF devant le peu d’amélioration de leur état. La présence concomitante d’une fibromyalgie doit être prise en considération chez les patients souffrant de rhumatismes inflammatoires.
Enfin, l’étude CRIB a apporté des résultats intéressants pour la pratique quotidienne, concernant l’utilisation des anti-TNF pendant la grossesse. Le transfert placentaire de la mère au fœtus, du certolizumab pegol (Cimzia), seul anti-TNF pegylé sans fragment Fc, pendant le deuxième et troisième trimestre de la grossesse est minime voire nul. Il en est de même pour le passage du plasma vers le lait maternel.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024