Une aide au traitement personnalisé

Le premier catalogue génétique des LAM de l’adulte

Publié le 06/05/2013
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DEUX CENTS ADULTES atteints de LAM ont été recrutés dans ce travail. Les auteurs ont séquencé chez chacun l’ADN des cellules leucémiques (génome complet chez 50 patients, ou exome, c’est-à-dire uniquement les gènes codant les protéines, chez 150 patients), et l’ont comparé à l’ADN des cellules normales du même patient, ceci afin d’identifier les mutations impliquées dans le cancer. Ils ont aussi séquencé l’ARN, les micro-ARN, et analysé la méthylation de l’ ADN, afin d’identifier d’autres changements altérant l’expression des gènes.

Moins de mutations.

L’étude, financée par les National Institute of Health, apporte une mine d’informations.

Les génomes de la LAM hébergent moins de mutations que la plupart des autres cancers de l’adulte, avec une moyenne de 13 mutations trouvées dans les gènes, dont 5 mutations en moyenne résident dans des gènes régulièrement mutés dans la LAM.

Au total, sur 1 800 gènes mutés dans au moins 1 des 200 échantillons de LAM, 23 gènes sont souvent mutés, et 237 autres gènes sont mutés dans au moins 2 échantillons.

Les gènes mutés potentiellement responsables ont été organisés en catégories, dont celles des gènes suppresseurs de tumeurs (16 % des échantillons), des gènes de signal (59 %) et des gènes de méthylation de l’ADN (44 %).

Les chercheurs ont aussi identifié une interaction complexe d’événements génétiques contribuant à la LAM chez certains patients ; ainsi, par exemple, une combinaison de mutations dans 3 gènes - FLT3, NPM1 et DNMT3A - s’avère fréquente chez les patients et pourrait représenter un sous-type unique de LAM.

« Nous disposons maintenant d’un catalogue génétique pour ce type de leucémie. Cette information peut nous permettre de commencer à mieux distinguer quels patients ont besoin d’un traitement plus agressif d’emblée, et lesquels peuvent être traités efficacement avec une chimiothérapie standard » souligne le Dr Timothy Ley (Washington School of Medicine, St-Louis) qui a co-dirigé ce travail.

NEJM 1er Mai 2013, Ley et coll. The Cancer Genome Atlas Research Network. *The Cancer Genome Atlas Research Network

Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9240