Les anti-angiogéniques ont fait la preuve de leurs bénéfices dans la prise en charge des carcinomes à cellules claires métastatiques. De nombreuses études, portant sur un nombre important de patients, évaluent actuellement l’intérêt de ces thérapies ciblées en néo-adjuvant et en adjuvant, chez des patients à risque, présentant notamment des critères de mauvais pronostic sur pièce de néphrectomie.
En situation néo-adjuvante, les anti-angiogéniques sont capables de réduire modestement le volume tumoral, de 10 à 20 % chez de 50 à 90 % des patients selon une méta-analyse. « Cette réduction de volume permet dans certains cas une meilleure résécabilité de la tumeur, mais nous ne disposons d’aucune donnée en termes de survie », note le Pr Laurent Guy. Les essais dans ce contexte se poursuivent.
En situation adjuvante, les résultats de trois essais randomisés versus placebo menés avec des inhibiteurs de tyrosine kinase sont attendus pour la fin 2 015-courant 2016 : S-TRAC (sunitinib) chez des patients à haut risque, PROTECT (pazopanib) chez des patients avec cancer du rein localisé ou localement avancé et SORCE (sorafenib) chez des patients à risque intermédiaire ou élevé de rechute.
Les données préliminaires de l’essai ASSURE, présentées en février dernier lors du « Genitourinary cancers symposium » sont très décevantes. Dans cette étude qui a inclus près de 2000 patients dans trois bras thérapeutiques (sunitinib, sorafenib ou placebo), les deux inhibiteurs de tyrosine kinase n’ont pas permis d’améliorer la survie sans maladie. Ils ont entraîné de nombreux effets indésirables ayant conduit à réduire les doses ou à interrompre le traitement.
« Dans l’attente des résultats des études cliniques, le recours à ces molécules en adjuvant, qui posent des problèmes de tolérance sans bénéfice documenté, pour des patients opérés et dont la tumeur est souvent de bon pronostic malgré certains critères péjoratifs sur la pièce opératoire, reste ainsi très discutable et non recommandé », conclut le Pr Laurent Guy.
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