Une analyse récemment parue de la cohorte CANTO (CANcer TOxicities), a évalué la qualité de vie de 4 262 patientes atteintes d’un cancer du sein localisé (stade I à III), au moment du diagnostic, à un an puis à deux ans. Les patientes, dont 63 % étaient ménopausées, avaient eu une chirurgie (+/- radiothérapie) et 53 % d’entre elles une chimiothérapie. Elles étaient ensuite 82 % à recevoir une hormonothérapie pendant au moins 5 ans (1).
L’étude a révélé une détérioration globale de la qualité de vie (EORTC QLQ-C30/B23) deux ans après le diagnostic, plus élevée chez les patientes traitées par hormonothérapie, tout particulièrement pour celles qui étaient ménopausées. Par contre, chez les femmes non ménopausées, l’effet de la chimiothérapie était plus important sur la détérioration de la qualité de vie, surtout au niveau des fonctions cognitives. « Cette analyse de la cohorte CANTO démontre pour la première fois que les traitements antihormonaux n’ont pas un impact plus faible que la chimiothérapie sur la qualité de vie des femmes. Bien au contraire, la détérioration de la qualité de vie, qui se déclare au diagnostic, persiste deux ans après alors que l’impact de la chimiothérapie est plus transitoire » détaille la Dr Inès Vaz-Luis, oncologue et chercheuse à Gustave Roussy au sein du laboratoire « Identification de nouvelles cibles thérapeutiques en cancérologie » (2).
Ces résultats soulignent la nécessité d’une prise en charge des principaux symptômes, notamment ceux liés à la ménopause. « À l’avenir, il sera aussi important de parvenir à identifier avant traitement les patientes à haut risque de rechute de celles à plus faible risque. Cela permettra d’éviter l’escalade des traitements antihormonaux » conclut la Dr Vaz-Luis.
(1) Ferreira AR et al. Annals of oncology (2019), https://doi.org/10.1093/annonc/mdz298
(2) Communiqué de presse de Gustave Roussy, 8 octobre 2019
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