Ils sont adolescents ou jeunes adultes en cours de traitement à l’unité pédiatrique du Centre Oscar Lambret de Lille.
À l’invitation de l’association Petits Princes qui réalise les rêves d’enfants atteints de cancer, ils ont accepté d’exprimer en photo le regard qu’ils portent sur leur maladie. Souffrance, inquiétude et espoirs. Leur objectif capte la vie de jeunes malades interrompus dans leur élan. Et les petites joies du quotidien qui les font tenir.
Étienne, Délia, Sana, Pierre… Ils sont onze à avoir participé au projet. Accompagnés par les bénévoles de l’association Choisir l’espoir et encadrés au plan technique par le photographe André Claude, ils ont promené leur objectif dans les couloirs de l’hôpital et à l’extérieur du service. La proposition était simple : exprimer en image ce qu’ils n’aiment pas, ce qu’ils aiment et enfin ce qu’ils aimeraient.
Parmi les dizaines de photos que chacun a réalisées, trois ont été retenues pour l’exposition présentée actuellement dans les locaux du centre Oscar Lambert. Trois photos accompagnées chacune d’un texte qui dit le quotidien de ces jeunes, leurs peines, leurs inquiétudes, et l’espoir malgré tout. Sana n’aime pas « les odeurs de l’hôpital, elles m’agressent dés l’entrée et me donnent la nausée ». Frédéric, lui, abhorre le jaune : « celui qui s’écoule dans les perfusions et s’étale sur les murs du service ». Le chariot des infirmières qui annonce les piqûres qui font mal et donnent la nausée, les cheveux confisqués par le cancer, la maladie qui fait passer de la lumière aux ténèbres. Les témoignages accompagnant les photos des jeunes en disent long sur le combat douloureux mené par les patients.
Se raccrocher aux petites choses
« Il faut serrer les dents et boxer dans un dernier effort… » Meurtris par les traitements, privés de l’insouciance propre à leur âge, Clément, Pierre et Délia se raccrochent aux petites choses pour supporter un quotidien devenu hostile : Samantha, la plus jeune à 16 ans tout juste, aime avoir ses produits de beauté auprès d’elle. Sana s’évade avec la calligraphie, Pierre se ressource au contact des arbres et des fleurs, et reprend espoir face aux bourgeons annonçant que la vie continue… Clément, bouille souriante et accoutrement punk, est tombé malade à l’âge de 15 ans, et enchaîne depuis lors, les chinois et les radiothérapies. Passionné de rock japonais, il s’est lancé à fond dans le projet photo : « Cela m’a permis de parler de la maladie qui est la plupart du temps un tabou et de m’exprimer de façon artistique. C’était plus facile pour moi de dire avec des photos ce que je ressentais. Et j’ai pu parler aussi de ce que j’aime : le rock, les mangas… » Clément a tellement accroché qu’il envisage de poursuivre la photo à sa sortie de l’hôpital. Face à un avenir qui se dessine en pointillé, ces jeunes photographes sont émouvants de combativité. Ils veulent « continuer encore et encore », s’évader en voyageant, se promener dans la nature. Vivre ! Étienne, lui, a réalisé son rêve : pouvoir fêter ses 18 ans.
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