Plus de 50 % des cancers du pénis liés à HPV, à prédominance HPV16

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Publié le 19/12/2018

Une large proportion des cancers du pénis (50 %) et des néoplasies intraépithéliales du pénis (>75 %) est associée à la présence de l'ADN du papilloma virus humain (HPV), en particulier le HPV16, rapporte une métaanalyse danoise dans « The Lancet Oncology ». Ces résultats soulignent « les bénéfices possibles d'une vaccination HPV chez les hommes et les garçons », écrivent les auteurs.

Un cancer rare

Le cancer du pénis est un cancer rare, avec environ 26 000 nouveaux cas dans le monde chaque année, la majorité survenant dans les pays en développement, notamment en Afrique, rappellent les auteurs. Si les causes du cancer ne sont pas encore bien connues, deux voies principales sont identifiées, l'une liée au phimosis, à l'inflammation et au lichen sclerosis, l'autre à l'infection HPV.

Pour le cancer du pénis, l'équipe du Pr Susanne Krüger du centre de recherche sur le cancer à Copenhague montre que la prévalence de l'ADN du HPV est de 50,8 % d'après 52 études retenues (n = 4 199). Le type d'HPV oncogénique le plus fréquent était le HPV16 (68,3 %), suivi de l'HPV6 (8,1 %) et l'HPV18 (6,9 %).

Pour les néoplasies intraépithéliales du pénis, les chiffres sont encore plus élevés avec une prévalence de l'ADN de l'HPV de 79,8 % d'après 19 études (n = 445). 

Une prévention possible

Cette métaanalyse est la première à donner des données sur la positivité de p16, la p16 étant un biomarqueur témoignant de l'activité de gènes impliqués dans la carcinogenèse au cours d'une infection HPV.

Dans les cancers du pénis, la p16 est positive était de 41,6 % et s'élevait à 79,6 % dans les cancers positifs pour HPV, par rapport à 18,5 % dans les cancers HPV négatifs. Pour les néoplasies intraépithéliales du pénis, la positivité de la p16 était de 49,5 %.

Dans un éditorial, des infectiologues américains abondent dans le sens des auteurs en écrivant que ces résultats « apportent des preuves en faveur de politiques de vaccination contre HPV non genrées à travers le monde ». 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr