Le glioblastome, ou astrocytome de grade IV, est le cancer du cerveau le plus redoutable.
En dépit d’un traitement par exérèse et association de radiothérapie et temozolamide, ce cancer souvent hétérogène récidive et devient réfractaire aux traitements ; la médiane de survie est de 15 mois et la survie à 5 ans est en deçà de 10 %. Les récentes avancées laissent toutefois espérer des progrès thérapeutiques. Plus de 80 traitements expérimentaux, incluant vaccins, thérapie génique et anticorps monoclonaux, sont évalués dans des essais cliniques. Une approche prometteuse repose sur l’injection intratumorale d’un poliovirus modifié. Le but est de réactiver les défenses immunitaires. Le poliovirus est modifié génétiquement pour que le segment causant la paralysie soit remplacé par un bout de rhinovirus (PSVRIPO). Non seulement le poliovirus tue les cellules tumorales, mais il infecte également les cellules présentatrices d'antigène, ce qui leur permet d’agir de telle sorte qu'elles peuvent déclencher une réponse des cellules T capable de reconnaître et d’infiltrer la tumeur. Les résultats publiés dans « Science Translational Medicine » portaient sur 52 patients traités pour un glioblastome récurrent : l’immunothérapie se montrait sûre et 21 % des patients restaient en vie 3 ans après l’infusion du poliovirus modifié, comparé à un taux témoin historique de 4 %.
Le virus Zika détruit les cellules souches tumorales
L'une des principales difficultés bloquant les effets de traitement du glioblastome est sa localisation derrière la barrière hémato-encéphalique, ce qui le met partiellement à l’abri du système immunitaire et de la chimiothérapie. Même après un traitement très agressif associant chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, les patients rechutent généralement moins de 6 mois plus tard. Certaines équipes tentent d'ailleurs de perméabiliser cette membrane, à l'aide d'ultrasons par exemple, comme l'ont montré des chercheurs français de la Pitié-Salpêtrière. Une nouvelle approche (étude publiée dans « The Journal of Experimental Medicine ») consiste à détourner la capacité du virus Zika à infecter et détruire les cellules-souches composant le tube neural lors de la vie fœtale. Les cellules souches des glioblastomes, à l'origine des récidives après traitement, partagent en effet plusieurs caractéristiques avec les cellules souches neurales fœtales. Les chercheurs ont ainsi injecté une souche atténuée du virus Zika à des souris porteuses de tumeurs humaines. Au bout de 48 heures, la microscopie en immunofluorescence a montré que plus de 60 % des cellules souches tumorales étaient infectées par le virus. La tumeur était significativement plus petite au bout de 2 semaines chez les souris traitées, par comparaison au groupe placebo et elles ont aussi vécu plus longtemps.
La piste des antitélomères
Une équipe du centre de recherche espagnol sur le cancer (CNIO) mène, quant à elle, des études visant à contrôler de l'activité des télomères. Elle a ainsi testé le potentiel d'un inhibiteur de TRF1, une protéine télomérique fortement exprimée dans le glioblastome, à la fois chez la souris et chez l’homme. Les chercheurs ont montré que le blocage de TRF1 augmentait le taux de survie des souris atteintes. Ils ont constaté que l'inhibition de TRF1 entraînait une baisse de la prolifération et des propriétés de prolifération des cellules-souches, via la destruction des télomères tumoraux. Quant à la tolérance, elle semble bonne à ce stade, avec une absence de troubles olfactifs, neuromusculaires et de la mémoire chez l'animal.
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