« Le diagnostic du cancer est un vrai attentat au niveau psychologique. Pour mieux faire face à la maladie et ses traitements, cela nécessite non seulement une préparation mentale et nutritionnelle mais aussi une préparation physique », souligne le Dr Stéphanie Ranque-Garnier, médecin du sport et praticien hospitalier à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
Depuis 2013, le Dr Ranque-Garnier a contribué à la mise en œuvre d’un projet institutionnel « Plus Sport la Vie », à destination des malades de cancer. Elle est présidente l’association CAMI 13 qui dispense depuis deux ans des séances d’activités physiques adaptées à ces patients dans les villes de Marseille, Aix et Salon de Provence. L’association fait partie de la Fédération nationale CAMI « Sport et Cancer » qui regroupe 60 centres en France dans 21 départements. Moyennant 8 à 20 euros par patient et par an, ces structures associatives permettent aux malades de pratiquer en petits groupes - hors de l’hôpital - une palette d’activités spécialement adaptées à leur condition (vélo, natation, tennis de table, arts martiaux, gymnastique, danse…) et encadrées par des éducateurs sportifs professionnels, tous titulaires du DU « Sport et cancer » de l’université Paris XIII. Les associations CAMI proposent également des cours d’activité physique individualisés en services d’hématologie.
Barrière psychologique
« Tous les médecins savent que l’activité physique est bonne. Mais pour mettre cela en pratique face à un patient fatigué, il faut de la conviction pour franchir notre barrière personnelle. Il est en effet très compliqué à faire passer le message au patient que le repos ne va faire qu’empirer les choses et que seule l’activité physique peut aider à lutter contre la fatigue », souligne le Dr Ranque-Garnier. « Le sport est un excellent allié des soins anticancéreux classiques. Sa pratique régulière en respectant les recommandations des publications scientifique en matière d’intensité, de durée, de type et de sécurité, favorise la qualité de vie des patients, diminue leurs symptômes, maintient leur autonomie et peut améliorer considérablement le pronostic », insiste-t-elle.
Olivier Guillaume 41 ans et diagnostiqué d’un cancer de la gorge en 2014 peut témoigner des bienfaits de l’activité physique dans la prise en charge du cancer. « Se dire qu’on va faire du sport alors que la douleur est très forte, ce n’est vraiment pas facile au début », confie cet entrepreneur marseillais. Convaincu par le Dr Ranque-Garnier, il a vite franchi le pas. Aujourd’hui soigné d’un cancer en rémission, Olivier Guillaume s’est même personnellement investi pour promouvoir les bienfaits de l’activité physique dans le cadre de ses opérations « défi sport et cancer ».
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