Une méta-analyse s’est penchée sur la question. S’il reste bien difficile de prouver l’impact du régime nutritionnel, vu la rareté des études d’intervention, les données (essentiellement épidémiologiques) montrent néanmoins qu’un régime pauvre en graisse, prudent et de bonne qualité semble associé à un meilleur pronostic, en particulier dans les cancers du sein. A contrario, un régime de type occidental exerce un impact défavorable.
Une méta-analyse de 38 études
L’analyse s’est concentrée sur les survivants à un cancer fréquent présentant un taux de survie à 10 ans supérieur à 50 % (cancers du sein, de la prostate, de l’intestin, du rein, de la vessie, du col de l’utérus et utérine, du testicule, du larynx, les mélanomes malins et les lymphomes non hodgkiniens). Au total, 38 études de qualité suffisante ont été retenues, dont des essais randomisés qui réduisent les biais d’interprétation. Le critère retenu est la mortalité globale et les récidives. L’impact du profil et de l’indice alimentaire (reflétant la complexité du régime alimentaire et l’interaction synergique entre différents constituants) sur la mortalité et les récidives a été analysé pour chacun des 11 types de tumeurs retenus.
Cancer du sein : mortalité et récidives
C’est uniquement dans le cancer du sein, pour lequel on dispose d’ailleurs de plus d’études, que l’on voit se dégager des tendances. Dans ce cancer hormonodépendant, on observe une surmortalité chez les femmes adhérant à un régime occidental associé à une consommation réduite de fruits et légumes, voire à davantage de graisses saturées, de sucre et de sel. Alors que chez les femmes consommant peu de graisses, les récidives et la mortalité tendent à être réduites.
Cancer de la prostate : bénéfice du régime pauvre en graisse
Dans une autre étude publiée récemment sur les cancers prostatiques, l’impact de la consommation en lait entier versus celle de lait non entier a été examiné (2). Il en ressort que les hommes consommant au moins 4 fois par semaine (soit 12 fois par mois) du lait entier ont un risque augmenté de plus de 70 % de faire une récidive par rapport à ceux en consommant moins de 3 fois par mois. De plus, les obèses qui en consomment plus de 4 fois par jour ont un risque de récidive 3 fois plus élevé que ceux en consommant au maximum 3 fois par mois. La consommation importante de lait entier semble donc augmenter encore plus le risque de récidive chez les obèses. Un impact probablement lié, selon un commentateur, à sa composition riche en acide arachidonique pro-inflammatoire, au cholestérol substrat de la synthèse d’hormones, au stockage des toxines dans le tissu adipeux, sans compter la richesse en hormones de ce lait.
(1) ISHJ Jochems et al. Impact of dietary patterns and the main food groups on mortality and recurrence in cancer survivors. BMJ Open 2018;8:e014530. doi: 10.1136/bmjopen-2016-014530
(2) D Tat et al. Milk and other dairy foods in relation to prostate cancer recurrence. The Prostate 2018; 78: 32–39
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