LES PHYTOESTROGÈNES sont des composés ingérés dans l’alimentation, pouvant s’attacher aux récepteurs des estrogènes. Nombre d’effets de protection contre le cancer ont été trouvés pour ces hormones végétales. Une équipe de chercheurs Allemands d’Heidelberg, conduite par Jenny Chang-Claude, a publié l’an dernier une méta-analyse montrant qu’un régime riche en phytoestrogènes réduit le risque de cancer du sein après la ménopause. Les chercheurs ont voulu savoir s’ils sont capables d’influer sur le cours de cancers du sein post-ménopausaux déjà constitués.
Les phytœstrogènes les plus importants de notre régime d’occidentaux sont les lignanes, présentes dans les graines (en particulier de lin), le blé et les légumes. Dans le tube digestif, ces substances sont transformées en entérolactone, absorbée par la muqueuse.
Les chercheurs d’Heidelberg ont utilisé l’étude MARIE, entre 2001 et 2005. Ils ont analysé les prélèvements sanguins de 1 140 femmes porteuses d’un cancer du sein développé après la ménopause. Après une évaluation au terme d’un suivi moyen de six ans, ils observent une relation entre le niveau d’entérolactone et la progression de la maladie.
Risque de mortalité réduit de 40 %.
Ainsi, en comparant aux femmes ayant les taux d’entérolactone les plus bas celles aux teneurs les plus élevées ont un risque de mortalité réduit de 40 %. Quand les chercheurs prennent en compte l’incidence des métastases et des tumeurs secondaires, la réduction est similaire. « Les femmes ayant les niveaux d’entérolactone les plus élevés ont aussi un risque moindre d’une telle évolution défavorable. »
« C’est la première fois que l’on a une preuve de l’effet des lignanes non seulement sur le risque de développer un cancer du sein post-ménopausique, mais aussi sur la mortalité », souligne Jenny Chang-Claude.
Quand on réalise une analyse plus étroite, on constate que les résultats ne sont significatifs que dans le groupe des femmes ayant un cancer négatif pour les récepteurs aux estrogènes (tumeurs RE-négatives). « Ce qui donne des raisons de penser que les entérolactones protègent contre le cancer pas uniquement par leur effet hormone-like. »
Maintenant, pour savoir si l’entérolactone inhibe aussi l’agressivité des tumeurs RE-positives, les chercheurs estiment devoir élargir l’étude en incluant un nombre plus grand de femmes.
« En consommant un régime riche en produits élaborés à partir de graines complètes, céréales et légumes, ce qui est considéré comme de nature à donner une bonne santé, on peut avoir suffisamment de lignanes sans qu’il soit nécessaire de prendre des compléments alimentaires. »
Journal of Clinical Oncology, 13 septembre 2011, doi : 10.1200/JCO.2011.34.6478.
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