Trois sortes de prix scientifiques ont à nouveau été décernés cette année : aux meilleures présentations orales et posters pour le prix Hélène Starck, aux meilleurs articles de vulgarisation scientifique pour le prix Kerner et au chercheur le plus convaincant dans ses explications pour le prix coup de cœur des donateurs. Ainsi, plusieurs domaines de recherche d’avenir ont été récompensés en cancérologie.
Explorer les résistances à la chimiothérapie
Décerné par le Pr Éric Solary, président du conseil scientifique de la Fondation ARC, le prix Hélène Starck a notamment récompensé des recherches s’intéressant aux résistances à la chimiothérapie. En effet, la Dr Hadia Moindjie, Gustave Roussy, a été primée (catégorie post-doctorat) pour ses travaux sur les processus cellulaires impliqués dans la résistance aux chimiothérapies dans les cancers de l’ovaire. Ils ont permis d’identifier une protéine associée aux microtubules, qui joue un rôle dans la réponse à la chimiothérapie en altérant le trafic, la morphologie et le métabolisme énergétique des mitochondries.
En onco-hématologie, Thomas Farge (centre de recherche en cancérologie de Toulouse) a été triplement récompensé (prix Hélène Starck catégorie doctorat, deuxième prix Kerner et coup de cœur des donateurs) pour ses travaux sur les récidives des leucémies aigues myéloïdes. Il découvre que les cellules leucémiques, ayant besoin de lipides, peuvent se nicher dans les tissus adipeux pour résister à la chimiothérapie. Son travail établit l’intérêt de la protéine CD36, qui transporte les lipides dans le milieu intracellulaire, comme nouveau marqueur diagnostic et potentielle cible thérapeutique.
Mieux comprendre les mécanismes d’action
Plusieurs travaux, visant à améliorer la compréhension des mécanismes d’action, ont aussi été primés. C’est le cas de Manon Julien (CEA Saclay) qui reçoit un prix spécial du jury Hélène Starck pour son travail sur la protéine BRCA2, fréquemment mutée dans les cancers du sein héréditaires. Grâce à différentes méthodes de biologie structurale, elle a pu caractériser une région de cette protéine essentielle pour la division cellulaire et localiser des mutations présentant un potentiel cancérigène.
Quant au Dr Florent Peglion (Institut Pasteur), qui reçoit le premier prix Kerner pour son article « tumeurs cérébrales : les nageoires de l’espoir », il transplante des cellules cancéreuses de glioblastome dans les larves transparentes du poisson-zèbre, afin de suivre en temps réel la façon dont elles s’infiltrent dans le cerveau. L’objectif est de ralentir leur propagation grâce à la restauration de certaines altérations génétiques.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques
Si la recherche de nouvelles pistes thérapeutiques est à l’origine de nombreux travaux, c’est notamment le cas de ceux d’Élise Vène (Institut NuMeCan de Rennes) qui s’est également vu décerner un prix spécial du jury. Lors de ses travaux de thèse, elle a sélectionné deux peptides ayant une très forte affinité pour les cellules cancéreuses du foie et une moindre pour les cellules saines. Conjugués à des principes actifs ou placés à la surface de nanoparticules, ces peptides devraient permettre de transporter les médicaments plus spécifiquement à l’intérieur des cellules cancéreuses et d’améliorer ainsi l’efficacité des traitements contre le carcinome hépatocellulaire.
Souhaitons à tous ces jeunes chercheurs prometteurs le succès de leurs travaux !
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