Les résultats de l’étude PRIMA ont conduit à l’extension d’indication du niraparib (Zejula) en première ligne du cancer de l'ovaire nouvellement diagnostiqué, à haut risque de rechute, en réponse (complète ou partielle) à une première ligne de chimiothérapie et ce quel que soit le statut des biomarqueurs.
En 2018, près de 5 200 nouveaux cas de cancer de l’ovaire ont été diagnostiqués en France et 3 400 femmes en sont décédées. « Le pronostic reste sombre, le taux de guérison est faible et la survie à cinq ans est estimée à 43 % », explique le Pr Gilles Freyer, des Hospices civils de Lyon. Le traitement standard qui associe chirurgie et chimiothérapie assure une réponse complète chez environ 80 % des patientes. « Mais 70 % d’entre elles vont présenter une récidive dans les deux ans avec le plus souvent la reconstitution d’une maladie péritonéale diffuse, poursuit l'oncologue lyonnais. D’où l’utilité de disposer d’un traitement d’entretien capable d’éviter les rechutes ou du moins d’en reculer la survenue ».
Pour ce cancer de la femme âgée (65 ans en médiane), l’absence de symptômes spécifiques explique que 75 % des patientes sont diagnostiquées à un stade avancé. Le principal facteur de risque est une prédisposition génétique qui concerne entre 15 et 20 % des cancers de l’ovaire de haut grade. Il s’agit le plus souvent de mutations des gènes BRCA1/2. Il existe aussi d’autres types de mutations au niveau de la voie de réparation de l’ADN par recombinaison homologue, que l’on regroupe sous le terme HRD (Homologous Recombination Deficiency). Ces mutations constituent des cibles pour le développement de nouveaux traitements, en particulier les inhibiteurs de PARP.
Diminution de 38 % du risque de progression ou de décès
L’étude PRIMA a inclus 733 patientes (65 % avaient un cancer de l’ovaire stade FIGO III et 35 % stade FIGO IV) nouvellement diagnostiquées, ayant ou non bénéficié d’une chirurgie, en réponse complète (69 %) ou partielle à une première ligne de chimiothérapie à base de platine. Quelque 51 % avaient une tumeur HDR +, dont 30 % avec une mutation BRCA.
« Les résultats de l’étude ont montré une diminution de 57 % du risque de progression ou de décès et un doublement de la médiane de survie sans progression chez les patientes HRD+. Dans la population totale, la diminution du risque était de 38 % », ajoute le Dr Philippe Follana du centre Antoine Lacassagne à Nice. L’ensemble des patientes bénéficie ainsi du traitement, même s’il est significativement plus important dans le groupe HRD+. Parmi ces dernières, les femmes présentant une mutation BRCA ont un bénéfice encore supérieur avec une diminution du risque de rechute de 60 %.
« Jusqu’à présent, seules les femmes avec une mutation des gènes BRCA 1/2, soit 15 à 20 % des patientes, pouvaient recevoir un traitement par inhibiteur de PARP, rapporte le Dr Follana. Avec cette nouvelle indication du niraparib, nous avons la possibilité de proposer un traitement d’entretien à toutes les patientes quelles que soient les particularités génétiques de leur tumeur ».
D’après une conférence virtuelle de GSK
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