«Tous les médecins sont convaincus des bienfaits de l’exercice physique, mais dire à un patient « faites du sport » ne suffit pas. Il faut le prescrire », a insisté le Dr Dany Marcadet.
La relation entre l’activité physique et la santé est complexe, car de nombreux paramètres tels que l’âge, le genre, l’état de santé, le risque cardiovasculaire interviennent. Mais il est établi que plus la capacité physique est grande, plus on vit longtemps et que plus on a une activité physique intense, plus la mortalité globale et cardiovasculaire est réduite.
Une analyse réalisée auprès de 250 000 sujets âgés de 50 à 71 ans (1) a mis en évidence une réduction du risque de décès chez tous les sujets pratiquant une activité physique comparativement aux sujets sédentaires. Mais le bénéfice était encore plus marqué chez les sujets ayant une activité physique intense et quotidienne.
Les enquêtes de population soulignent l’augmentation globale du taux de pratique d’une activité physique. Aujourd’hui, 63 % des adultes ont une activité de 30 minutes/jour, mais seuls 34 % des sujets à haut risque ont cette activité minimale.
Or, chez les patients à haut risque, les bénéfices de l’activité physique sont encore plus importants. « Chez ces sujets, il faut commencer par un exercice modéré », a rappelé le Dr Marcadet. Ceci permet d’améliorer l’ensemble des facteurs de risque : baisse des triglycérides et du LDL-cholestérol et augmentation d’HDL-cholestérol, réduction de la surcharge pondérale et de la graisse abdominale, diminution de l’insulinorésistance, amélioration du bien-être et baisse de la consommation de médicaments. L’activité physique combine endurance, résistance, travail de la souplesse et coordination. Tout le problème est la difficulté du maintien à long terme. Le taux d’abandon est de 50 % à 6 mois et dans ce contexte, le coaching, ne serait-ce que téléphonique, a fait ses preuves.
Chez les sujets à haut risque, la prescription doit être personnalisée après une évaluation cardiovasculaire avec test d’effort et bilan musculo-articulaire. Parfois, un réentraînement dans un centre dédié peut être proposé.
Les recommandations européennes préconisent de 2,5 à 5 heures par semaine d’une activité modérée ou de 20 à 60 minutes d’activité intense 2 à 3 fois par semaine.
Concrètement, la pratique de l’activité physique doit se faire progressivement en durée et en intensité, en débutant par exemple à 10 minutes par jour à 40 ou 50 % de sa capacité, puis en augmentant chaque semaine la durée de 5 minutes afin d’éviter les blessures et claquages. Un échauffement de 5 minutes doit être systématique, puis le retour à la normale doit lui aussi être progressif en 5 à 10 minutes, car la phase de récupération est une période à risque accru.
«En conclusion, l’activité physique est efficace, elle doit être progressive et encadrée au début, si besoin avec coaching », a conclu le Dr Marcadet.
Session du CNCF et de la SFC. D’après la communication du Dr Dany Marcadet, clinique Turin, Paris.
(1) Leitzmann MF et al. Arch Intern Med. 2007;167(22):2453-60.
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