Fibrinolyse au cours d’une Infarctus

L’angioplastie dans les 6 heures

Publié le 24/06/2009
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Crédit photo : S Toubon

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Crédit photo : S Toubon

QUELLE DÉCISION prendre quand arrive aux urgences d’un centre hospitalier non équipé pour réaliser des interventions coronariennes percutanées, un patient porteur d’un infarctus avec sus-décalage de ST ? Dans cette situation le choix se porte le plus souvent vers la fibrinolyse. Reste à déterminer le délai avant d’adresser le patient pour la désobstruction. Cette durée n’avait pas été correctement établie jusqu’à présent. C’est chose faite grâce à une étude menée au Canada (Warren J. Cantor et coll.). Le travail annonce que ces centres hospitaliers sous-équipés devraient transférer leurs patients dans les 6 heures qui suivent la fibrinolyse.

Les investigateurs ont enrôlé 1 059 patients à haut risque admis pour un infarctus du myocarde avec sus-décalage de ST. Ils étaient reçus dans ces centres hospitaliers non-équipés, où une fibrinolyse était réalisée. Ensuite, par tirage au sort, les patients bénéficiaient soit d’un traitement standard (intervention coronarienne en urgence si nécessaire, ou angiographie ultérieure), soit d’un transfert rapide pour subir l’angioplastie dans les 6 heures suivant la fibrinolyse. L’objectif principal des médecins était composite, il se fondait sur la mortalité, les nouveaux infarctus, la récidive d’ischémie, le choc cardiogénique, la survenue ou l’aggravation d’une insuffisance cardiaque.

Faite avant 2,8 heures.

En ce qui concerne le groupe sous traitement standard, l’angioplastie a été réalisée chez 88,7 % des patients dans un délai médian de 32,5 heures après la randomisation. Pour l’autre groupe, à angioplastie précoce, elle a été faite avant 2,8 heures (médiane). Quant à l’évaluation de l’objectif principal (décès, nouvel infarctus…) elle montre l’intérêt de la revascularisation rapide. Alors que 17,2 % des patients sous traitement standard ont connu ces complications, ils n’étaient que 11 % dans l’autre groupe.

Si l’on s’en tient uniquement aux décès, les données divergent selon leurs dates. À 30 jours, l’équipe en relève 6 de plus dans le groupe sous traitement standard, par rapport à l’autre. En revanche, à 6 mois, il y en a 7 de plus en cas d’angioplastie précoce. Ce résultat non significatif, peut être le fait du hasard.

Les auteurs rapportent, enfin, un taux de saignement similaire entre les deux groupes.

New England Journal of Medicine, 360 ; 26, pp.2705-2718.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr